Comme une première impression de Lightning Returns
23 févr. 2014Lightning Returns fait partie de ces jeux qui invitent le joueur à y aller progressivement ; les jeux qui offrent un découpage clair par niveau / jour / chapitre / etc. mettent à disposition du joueur une porte de sortie, une façon de se dire je vais faire un niveau / jour / chapitre / etc. et puis j'arrête, à l'inverse des jeux qui ne présentent que deux bornes, le début et la fin et qui entre ces deux jalons laissent le joueur disposer de son temps. J'ai dévoré presque d'une traite le premier Final Fantasy XIII pour cette raison et je progresse plus lentement dans Lightning Returns pour l'autre raison. Et aussi parce que je manque un peu de temps pour jouer en ce moment ; mais justement le jeu m'appelle. Il m'attire. Autant le dire j'aime beaucoup ce dernier opus.
Le premier jour dans cet univers n'en est pas un, ce n'est qu'une nuit, six petites heures in game, cela passe vite, c'est déroutant et frustrant. Le second jour est une journée entière, la ville sous le soleil, on appréhende mieux cet espace urbain, on marche, on court, on commence à comprendre les mécaniques de jeu même si ça reste confus on commence à percevoir le véritable potentiel du jeu, et on garde toujours un oeil sur l'horloge. C'est le troisième jour que j'ai compris et que j'ai aimé ce jeu de façon entière. Je dis cela alors que je ne suis pas allé au bout du jeu, seulement quatre jours bouclés, mais, j'ai, je crois, saisi ce que fait le jus de ce jeu, ses qualités, son vertige ; un jeu de gestion oui, la gestion du temps et de la nécessité de prioriser ses objectifs. C'est tellement simple qu'il fallait y penser. Confrontez la sensation de liberté à la contrainte du chronomètre et immédiatement vous verrez apparaître le poids des responsabilités qu'impliquent vos choix. Tellement simple mais tellement efficace.
Laissez le joueur libre de mener ses quêtes, principales ou secondaires, à son rythme et selon ses envies, mais placez joueur et jeu dans un référentiel temporel continu et cohérent et il se passera alors quelque chose d'intéressant en terme d'expérience et d’immersion. À ce stade de mon expérience j'ai envie de dire que Lightning Returns est une expérience de la continuité, celle du temps qui passe et celle des points de vie qui ne se régénèrent pas automatiquement, que l'on peut restituer avec des potions que l'on a en petit nombre ou en dormant à l'auberge, c'est à dire en perdant du temps. J'aime, vraiment beaucoup, l'impression que me laisse ce jeu.
Il y a beaucoup de choses à dire déjà, mais j'en ferai sûrement la matière de ma future critique. Je parlerai sûrement de cette impression que le scénario, comme celui de Final Fantasy XIII-2, offre une forme de double lecture, la trame narrative de base, et une seconde couche qui serait une manière de discourir sur le RPG, sur l'évolution, le déclin, la révolution ou plutôt sur comment envisager un avenir, je ne peux m'empêcher d'avoir ce regard sur ce triptyque si controversé, si inégale en qualité - chacun y fera sa hiérarchisation qualitative je suis sûr - mais si inégale aussi en audace et en expérimentation. Comment je ne pas voir dans Lightning Returns cette ambition d'hybridation, d'amener le RPG en dehors de sa zone de confort. C'était le cas avec FF XIII, il y a eu la punition FF XIII-2 et nous revoilà avec une expérience hors norme. Tellement de choses à dire ...
Après quatre jours, j'ai très envie d'y retourner et d'avance et de forger mon expérience, mon avis, ma critique et vous promettre une belle critique ici bientôt. Et contrairement à ce que m’avait laissé penser la démo ce jeu n’est pas moche. Même s’il porte très clairement le visage d’un jeu d’une génération techniquement dépassée, j’apprécie vraiment le parti prit esthétique de ce jeu.