Les mots, matière d'âme du personnage de jeu de rôle
30 juin 2015Bonjour ?
Je suis ici chez moi et je vais écrire sur les personnages dans le jeu de rôle textuel. Désolé pour mes habitués qui sont habitués à ce que je parle de jeux vidéo. Je suis dans une période où le jeu de rôle prend une place importante dans ma vie ludique et créative. Je vais aborder ce sujet même si au firmament de mes paradoxes, je n’ai jamais pratiqué ce jeu de rôle textuel, jeu de rôle écrit, par écrit. C’est au hasard d’une pérégrination que je suis tombé sur Infinit RPG qui œuvre à faire connaître cette pratique, petite sœur du jeu de rôle sur table. J’ai beau être novice, le thème du concours m’a interpelé : Le personnage dans le jeu de rôle écrit. Je pense qu’il n’y a moins de différences que de points communs entre jeu de rôle textuel et sur table et comme écrire des personnages ça me passionne je suis inspiré.
Flashback …
J’ai connu le jeu de rôle avant l’ère internet ; pour moi, le jeu de rôle c’était des livres, des dés et des gens autour d’une table. On parlait de jeux de rôle papier pour marquer notre différence avec les jeux vidéo qui se faisaient appeler jeux de rôle. Donc le jeu de rôle c’était des livres, des mots et de l’écrit. Surtout qu’avec mes amis nous étions jeunes et pauvres et que pour jouer plus nous sommes rapidement venus à créer nos propres jeux, c’est-à-dire écrire nos idées sur du papier. C’est ainsi que l’écrit et le jeu de rôle se sont ancrés en mo, en même temps.
Avec le temps j’ai perdu mon cercle de joueurs et à contre cœur je me suis éloigné de cette passion. Quelques années plus tard quand j’ai renoué avec le jeu de rôle il y avait toujours des tables, des livres, des dés mais cette fois internet était arrivé, parfait pour unir & réunir les gens. On pourrait penser que le jeu de rôle textuel était né de cette évolution technique, mais je me rappelle que dans les magazines que je lisais à l’époque on parlait de jeux de rôle par correspondance et déjà cette idée me fascinait.
Sans transition ?
Les liens entre jeux de rôle sur table et jeux de rôle textuels sont nombreux, incarner un personnage imaginaire par exemple est au cœur des deux expériences, scénario, interaction, etc. mais l’autre lien fort c’est que dans les deux cas l’écrit est le ciment des personnages.
Des chiffres & des lettres ?
À mes début un personnage c’était juste des chiffre sur une feuille. Ça me suffisait pour jouer. Et j’ai commencé à jouer en campagne, plusieurs scénarios avec le même personnage, instinctivement je griffonnais des trucs sur ma fiche ; noms, lieux, dates, évènements que mon personnages vivait durant la partie. Au départ ce n’était que des ratures timides dans un coin de la page. Un jour j’ai osé retourner ma fiche et j’ai continué à prendre des notes sur le scénario ou sur mon personnage. Avant de réaliser j’avais un classeur où mes fiches de personnages étaient toutes accompagnées de notes écrites plus ou moins nombreuses.
Prendre ces notes c’était récolter les fruits de mon personnage ; à mesure que je notais ces détails je découvrais qui il était, j’affinais ma vision, il se révélait. Sans en avoir conscience je découvrais que les nombres sur une fiche ne suffisent pas pour créer un personnage. Et le roleplay me direz-vous. J’étais jeune, introverti et timide, je n’y arrivais pas, je n’osais pas, je ne pouvais pas découvrir mon personnage en l’interprétant, seulement en l’écrivant.
Drame de la route.
Le jour où j’ai pris conscience que ces mots formaient le corps, la matière d’âme de mon personnage c’est quand j’ai perdu le classeur et toutes mes notes. Au petit matin, avant de prendre ma voiture et de rentrer chez moi j’ai posé mon sac sur le toit le temps de discuter avec mes amis. Malheureusement je l’ai sur le toit et il s’est perdu quelque part le long d’une route où je ne l’ai jamais retrouvé. Mes fiches de personnages je pouvais les réécrire, je connaissais grosso modo mes caractéristiques, ce n’était pas très grave. Mais j’avais perdu la vie de mes personnages, toutes ces notes, bribes, mots, morceaux de textes, ces citations qui donnaient corps à mes personnages et qui faisaient sens parce qu’elles étaient leur vécu. Tout cela je ne pouvais pas le réinventer tout comme un amnésique ne peut pas réapprendre sa vie comme il apprendrait une leçon.
Et maintenant ?
La vie d’un personnage de jeu de rôle c’est celle qui s’écrit, se découvre et s’invente au fil de l’aventure. Cette anecdote remonte à des années en arrière, mais elle a été fondatrice, elle a induit une prise de conscience qui dure jusqu’à maintenant. Quand je crée un nouveau personnage je prends le temps de lui écrire un background. Mais au départ je n’écrire pas quelque chose de très élaboré ou romanesque. Je me limite à des détails, esquisser quelques traits de caractères, économie de mots pour évoquer son quotidien ou son passé. L’important ce sont les vides, laisser de la place pour écrire la vie du personnage lorsqu’elle se présentera durant la partie. Un personnage trop écrit au départ, histoire figée et une personnalité fixée, n’offre que peu de place pour le faire vivre. Créer un personnage complet dès le départ avant même de jour le scénario, c’est inutile, dans ce cas-là autant écrire un personnage de roman.
Bien sûr que l’il faut créer un personnage pour jouer, trouver un équilibre qui le défini sans le limiter. Il faut admettre qu’il y a une part du personnage que l’on ignore et que l’on découvrira progressivement en jeu à mesure qu’il fera ses expériences, vivra ses aventures et à mesure où l’on écrira son histoire de façon presque biographique. Notre personnage c’est celui que l’on rencontre au fil du jeu et que l’on accompagne de nos mots. Je pense que cette démarche de création est la même que l’on soit dans un jeu de rôle textuel ou un jeu de rôle sur table.
Une fin ?
Personnage de table ou personnage écrit, y a-t-il une différence ? Pas pour moi, dans les deux cas le personnage est une création alchimique, mélange de vécu, de littérature et d’expérience personnelle du joueur. Le reste, à savoir le médium par lequel le joueur exprime son personnage, l’oralité de la table ou la littéralité du jeu textuel ce n’est qu’un détail. Un personnage réussi, a une existence à part entière au-delà de la partie dans laquelle il évolue, en dehors de son médium d’origine. Ce que je veux dire c’est qu’un personnage réussi, de jeux de rôle, de jeux vidéo, de roman, de cinéma, c’est un personnage dont on reparle, comme ces personnages de jeu de rôle dont on reparle longtemps après que l’on est fini de jouer avec eux.
Aujourd'hui en ayant recommencé le jeu de rôle j'ai recommencé à accumulé des notes de personnages sur des feuilles avec des mots et des dessins et des gribouillages indigents
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