Imaginez une brochette des pires super-vilains issus des caniveaux des pires ruelles torturées d’une ville sombre, noire et blessée. Pas de la petite racaille de bas étage, pas du dealer de cannabis pour bobo ou des mecs qui volent les sacs des vieilles rombières à l’arrachée. Non, dites -vous que vous tenez là un putain d’échantillon de psychopathes, des tueurs à gages, de voleurs, des monstres, des déglingos bien déglingués à qui on ne compte plus les cases qui manquent, des dingues, des fous, de cas pathologiques, une vraie bande de salopards opportunistes sans fois ni lois plus dangereux qu’une horde de traders devant un pays en faillite. Et dites-vous que cette horde de sauvage pourrait faire une bonne force d’intervention pour des cas désespérés et là vous tiendrez le concept de Suicide Squad, à deux trois détails prêts c’est la promesse que nous faisait le projet. Et je trouvais ça foutrement alléchant.

Je m’attendais donc à ce que Suicide Squad rox du poney, et pas seulement dans le sens hyperbolique de l’expression, je me disais qu’une réunion de super-vilains hyper méchants ça pouvait potentiellement donner lieu à des scènes de bastons sur des poneys en pleine rue, gratuitement, juste parce que les personnages sont totalement cramés de la caboche. C’était même le strict minimum de ce que je pouvais attendre d’eux. Malheureusement le film échoue comme un gros cachalot pathétique sur une plage de Floride en plein mois d’Août. Difficile de hiérarchiser les échecs de cette production, mais je crois que j’aurai pu pardonner bien des dérives de ribambelle à Suicide Squad si le film avait assumé ses méchants et leurs vilénies de gros bâtards asociaux. Aie ! Au lieu de cela on se retrouve à assister à la plus historique réunion de psychopathes dociles et politiquement correctes que les mondes imaginaires ont pu accoucher. C’est affligeant.

Une belle brochette de super-vilains par sûr tanké niveau costumes et charisme

Une belle brochette de super-vilains par sûr tanké niveau costumes et charisme

On passera donc rapidement sur le scénario, et c’est déjà lui faire honneur que d’utiliser le terme de scénario pour parler de la trame narrative asthmatique certainement griffonnée sur un coin de PQ. Il est plat, vide et creux ne nous ménageant aucun lieux communs sur le genre et n’évitant aucun des écueils liés au politiquement correcte ; si j’étais gentil avec lui je dirai qu’il est cousu de fil blanc, mais cette histoire là est carrément scotchée au chatterton industrielle. Résumons : Une organisation travaillant pour le gouvernement des États-Unis et donc un peu de monde, décide de capturer les pires raclures de criminelles pour les forcer à travailler pour eux dans une force ultra secrète qui sera utilisé contre des menaces trop bad ass pour être traitée à l’ancienne. Pour chaperonner ces tordus en tout genre on leur colle le capitaine Rick Flag des Marines (ou de je ne sais quelle force spéciale) et pour s’assurer la fidélité des gaziers on leur injecte dans la nuque une bombe grande comme un grain de riz mais puissante comme une grenade.

Avec son charisme au rabais et ça présence physique low cost on peine déjà à trouver crédible que le monsieur Rick Flag puisse mater son escadron de criminels endurcis. Merde on a là la crème de la crème des méchants tous présentés comme des fous, notamment notre Harley Quinn présentée dans le film comme étant encore plus folle que le Joker himself. Et cette bande de fou furieux respecte gentiment le pacte qui les unit au Suicide Squad parce qu’ils sont assez raisonnables pour ne rien tenter qui mette leur vie en jeu ? Je n’y crois pas une seconde, et je suis sûr qu’aucun spectateur n’y a vraiment cru. On est donc là avec des super-vilains qui docilement obéissent aux ordres sans rien faire de mal. Mais WTF ? Ok, ok, c’est vrai que pour calmer les ardeurs le capitaine Rick Flag fait sauter le pauvre Slipknot qui tentait de s’enfuir (et fuck le spoil de merde) sauf que la ficelle est si grosse qu’on préfère en pleurer des petites cuillères rouillées plutôt que d’y croire un instant. Il faut dire que ce pauvre Slipknot est invité à la fête juste pour crever et servir d’exemple deux secondes après son arrivé. Le réalisateur et le scénariste (qui se trouvent être la même personne) auraient pu faire sauter un personnage présent des le départ histoire de jouer un peu avec le spectateur mais non, le personnage de Slopknot arrive de nulle part trois plans, ou peut-être trois scènes, avant d’être tué. C’est ridicule, ridicule comme l’explosion à peine plus violente qu’un pétard mouillé qui lui crame la cervelle.

Sérieusement, aujourd’hui dans la moindre série télé avec des mecs un peu déterminés à savoir se battre il y a forcément une scène où un gars se charcute la couenne avec un morceau de ferraille rouillée pour se débarrasser du traceur, d’un micro, d’une clef et de je ne sais pas quel autre ustensile USB planqué sous sa peau. Mais dans Suicide Squad les méchants semblent dire ; quoi ? J’ai une  bombe dans la peau ? Bon ce n’est pas grave je vais vous obéir. Mais merde quoi, Deadshot est cessé ne jamais louper son tir, je suis sûr qu’il peu flinguer la bombe sans toucher un organe vital à 200 mètres, et Harvey Quinn vous pensez qu’elle va penser à ce qui est raisonnable pour elle ? Durant les deux heures du film je me suis demandé quand il allait se passer quelque chose, je veux dire quelque chose de cool.  Mais rien, rien qui ne soit digne d’un psychopathe. Enfin si, si vous avez la bande annonce vous savez qu’à un moment donné Harvey Quinn casse une vitrine pour voler un sac, même que je crois que c’est une minaudière, les experts me le confirmeront peut-être. Elle a alors cette réplique médiocre retranscrite dans l’a peu près de ma langue : ben quoi on est les méchants.

Fichtre de couille de mouche Ouzbek c’est trop de fous ! Ils cassent une vitrine dans une ville déjà en état de guerre, mais comme ils sont trop ouf ! Y’a donc rien qu’ils ne respectent ? Le monde tremble devant une telle débauche de cruauté et de folie. Je comprends mieux pourquoi notre gouvernement était si dur avec le mouvement nuit debout, ils avaient compris que ce mouvement cachait des super-vilains, le genre de fieffés gredins qui donnent du fil à retordre à Batman ou Superman. Sans déconner cette bande de personnages hyper méchants fout moins les jetons que les casseurs dans une manif de lycéens, y’a un problème non ? Pourtant Killer Croc est censé être un monstre cruel régnant sur la pègre, Deadshot un tueur à gage sans pitié, Capitaine Boomerang un voleur sans éthique, Harvey Quinn une folle dingue plus folle et plus dingue que tous les autres réunis et Pyro un pyromane dépressif ce qui n’est jamais un mélange très stable. Et à eux tous ils sont incapables d’envisager un acte un peu plus fou, pervers, tordu, cruel, audacieux ou marginal que de casser une vitrine ? Bigre de lapin nain angora le politiquement correcte à définitivement emporté la partie.

Ce film c’est une sorte de wedding cake, de loin l’aspect extérieur à l’air cool, funky, chiadé et coloré et on se dit que ça peut être sympa à bouffer. Et puis on se découpe une tranche, genre avec un sabre de Katana et au passage il faudra m’expliquer ce que le personnage de Katana fout dans le film, et là on découvre que le glaçage est lourd, difficile à digérer et presque aussi fade que la génoise génétiquement modifiée pour être antiseptique qu’on trouve à l’intérieur.  

J’avoue j’attendais à de la violence, de la punchline et de l’irrévérence. Mais l’on n’a rien de tout cela ; psychopathe pleurnichard, tueur mielleux et donzelle en culotte entourée de faire-valoir voilà les responsables d’une partie de ma déception.  Et la ville où l’escadron des Suicides Squad intervient on en parle ? Quand ils arrivent, il y a un joli travelling aérien pour bien voir le bordel, les routes défoncées, les ponts coupés, les chemins de fer défoncés, alors en toute logique je me dis que ça doit grouiller de personnes prisonnières du merdier. Et là encore, paf dans ma gueule. Personne, en tout cas rien qui puisse saigner, pas un humain, pas une femme enceinte, pas un enfant, pas l’ombre d’un début de réalité qui aurait pu donner lieu soit à du gore soit à du cornélien. Et pour finir de castrer l’espoir les ennemis que doivent affronter nos super-vilains sont en minerai, un putain de matériau qui ne saigne pas. Alors quand la grosse scène d’action se lance, ça ressemble plus à une baston dans un magasin de porcelaine qu’à une bataille organique. A quoi bon mettre en scène des super-vilains s’ils ne peuvent pas avoir le goût du sang ? Et les costumes on en cause ?

Parce que si je me garde le cas Harvey Quinn pour plus tard, on est quand même plus proche de la bande d’ados attardés avec des costumes mal branlés un soir d’halloween plutôt  que de la horde de super-vilains trop stylés, même une convention de cosplay est plus classe que nos pieds nickelés du crime. Alors acteurs sans charisme plus costumes à la mords-moi-le-bas-de-gamme ça nous laisse le spectateur en position dubitative. Et sincèrement je me serai contenté de peu ; je me serai ravi pour un film vulgaire, poseur et superficiel qui ne repose que sur la mise en scène de la violence et l’exploitation esthétique de personnages trop classe, un peu comme dans 300 le film de Zack Synder producteur de Suicide Squad. Mais même ça le film l’échoue. Sûrement parce que la mise en scène est générique et absolument pas inspirée. Le réalisateur invisible passe les scènes comme un serveur apporte les plats en essayant de rien foutre parterre sans se faire remarquer.

Mise en scène naze, essayez de me citer une scène visuellement claquante pour ceux qui ont vu le film ; acteurs nazes dont on passe beaucoup de temps à ce demander ce qu’ils font là et à quoi ils servent, décors fades et nazes, action passe partout et écriture au rabais incapable de balancer des vannes ou des punchlines efficaces, voilà ce qui constitue Suicide Squad.

Bien sûr il y a Harvey Quinn. Il y a le cul de Harvey Quinn moulé dans une culotte à sequins. Il y a les moues boudeuses de la psychopathe qui se la joue lolita décérébrée. Il y a les plans sur Harvey Quinn, de dos, de face, de profil, visage, fesses, bouche, jambes, coiffures blonde aux friandises. Bien sûr il y a Harvey Quinn que l’on  peut voir, regarder, observer, mater, dévorer des yeux. C’est vrai, c’est un fait, mais c’est insuffisant madame. La damoiselle est bien gaulée bien sûr et le film ne manque pas une occasion de nous le rappeler mais la demoiselle joue bien mal et dès qu’elle ouvre sa grande bouche acidulée de son personnage plus perché qu’une junky qui ne serait par revenue d’un trip sous acide la magie s’écroule comme un château de cartes. Il faut dire que Margot Robbie joue la folie de la façon la plus prévisible possible et à aucun moment son personnage ne nous surprend. Chaque action, réaction, réplique de la jolie blonde est attendue, et vu qu’elles sont placées avec l’application maladroite d’une élève de CM2 qui récite sa poésie ça tombe à l’eau. Elle pourra toujours se consoler en se disant que son amoureux, J, alias le Joker emblème des emblèmes du chaos criminel est interprété par un Jared Leto qui doit encore être en train de chercher comment il pourrait jouer son rôle. Pourtant on sent que l’équipe du film l’a aidé, il a un joli maquillage de clown dément, on lui a composé des plans avec des beaux décors dangereusement fous et on a limité ses scènes pour que leurs impacts retentissent plus (ou parce qu’il était trop mauvais). Mais rien n’y  fait, ce Joker là passe à côté de tout, il glisse sur la pellicule sans parvenir à l’impressionner. Ne parlons pas de la scène ou Harvey Quinn et J finissent par choir dans une cuve de mélasse ? ou alors c’est une sorte d’acide doux, qui est tellement navrante qu’on fini par être gêné.

Voilà la promesse de Suicide Squad

Voilà la promesse de Suicide Squad

Encore une fois, je ne veux pas que l’on pense que je suis trop exigeant, je vous assure qu’un film drôle et poseur réalisé comme un clip de rap m’aurait largement satisfait. Mais les blagues quand elles sont là font pitiés. Ce qui est très dérangeant finalement c’est tout ce politiquement correcte qui parvient à recouvrir chaque bonne idée du film pour l’affadir jusqu’à l’écœurement. La happy end est un logiquement un sommet de ridicule et de trahison ; nous sommes loin du Suicide Squad, mais plutôt devant  un Bisounours Squad.

Pourtant faire un film de super héros noirs c’est possible, Batman à parfois réussi à le faire, Watchmen encore mieux a su puiser dans la veine noire où coule le sang des héros qui ne sont pas sûr d’en être pour ériger une fresque dark. Et dans le genre opposé de la pure comédie qui fonctionne très bien sur moi, on peut penser à l’impertinence des Gardiens de Galaxie qui sont eux aussi forme un groupe de gueules cassées, un peu psychopathes, tueuses et personnages pas forcément fait pour être des héros. Je veux dire que Suicide Squad n’était pas voué à l’échec, au contraire son concept avait les moyens de nous sortir un film drôle, ou un film trash, ou un film irrévérencieux, voir tout bêtement un bon film, un truc simple et efficace, mais nous sommes en présence d’un objet inachevé, mal écrit, peu réalisé, mal incarné, qui ne semble pas se fixer d’objectif ce qui lui permet de tous les rater.

Finalement la seule qualité de Suicide Squad c’est que le film a réussi à me faire réévaluer positivement mon avis pourtant très merdique sur Deadpool.  Bref, ces super-vilains là ne nous frappent jamais, ni claque visuelle, ni claque de drôlerie, ni claque d’action effrénée, ni claque d’effets spéciaux qui déboitent. Voilà, j’arrête là, il faut savoir tirer sur l’ambulance avec modération, ça sera la conclusion idiote de cette critique.

Encore une fois ce qui saute aux yeux en plus de la culotte de Harvey Quinn c'est l'aspect tristement carton-pâte de cet escadron du Suicide Squad
Encore une fois ce qui saute aux yeux en plus de la culotte de Harvey Quinn c'est l'aspect tristement carton-pâte de cet escadron du Suicide Squad
Encore une fois ce qui saute aux yeux en plus de la culotte de Harvey Quinn c'est l'aspect tristement carton-pâte de cet escadron du Suicide Squad

Encore une fois ce qui saute aux yeux en plus de la culotte de Harvey Quinn c'est l'aspect tristement carton-pâte de cet escadron du Suicide Squad

Rien quen photo on devine ici les efforts de Jared Leto pour maltraiter le Joker, belle performance de sa part pour rendre gênant ce personnage emblématique
Rien quen photo on devine ici les efforts de Jared Leto pour maltraiter le Joker, belle performance de sa part pour rendre gênant ce personnage emblématique

Rien quen photo on devine ici les efforts de Jared Leto pour maltraiter le Joker, belle performance de sa part pour rendre gênant ce personnage emblématique

On sent bien que le film fait son beurre sur la plastique de Harvey Quinn. Et pourquoi pas d'ailleurs, je ne vous cache pas qu'elle est bonne, je veux dire physiquement bonne, bonnasse quoi. Mais quand il lui s'agit de jouer la folle la c'est plus compliqué. Ce que je trouve navrant ou amusant, navrmusant donc, c'est à quel point elle me fait penser à Juilet l'héroïne de Lollipop Chainsaw sauf que Juilet est un personnage vraiment bien écrit, avec des dialogues doux dingues qui insufflent plus de folie que les tirades plate de Harvey Quinn.
On sent bien que le film fait son beurre sur la plastique de Harvey Quinn. Et pourquoi pas d'ailleurs, je ne vous cache pas qu'elle est bonne, je veux dire physiquement bonne, bonnasse quoi. Mais quand il lui s'agit de jouer la folle la c'est plus compliqué. Ce que je trouve navrant ou amusant, navrmusant donc, c'est à quel point elle me fait penser à Juilet l'héroïne de Lollipop Chainsaw sauf que Juilet est un personnage vraiment bien écrit, avec des dialogues doux dingues qui insufflent plus de folie que les tirades plate de Harvey Quinn.
On sent bien que le film fait son beurre sur la plastique de Harvey Quinn. Et pourquoi pas d'ailleurs, je ne vous cache pas qu'elle est bonne, je veux dire physiquement bonne, bonnasse quoi. Mais quand il lui s'agit de jouer la folle la c'est plus compliqué. Ce que je trouve navrant ou amusant, navrmusant donc, c'est à quel point elle me fait penser à Juilet l'héroïne de Lollipop Chainsaw sauf que Juilet est un personnage vraiment bien écrit, avec des dialogues doux dingues qui insufflent plus de folie que les tirades plate de Harvey Quinn.

On sent bien que le film fait son beurre sur la plastique de Harvey Quinn. Et pourquoi pas d'ailleurs, je ne vous cache pas qu'elle est bonne, je veux dire physiquement bonne, bonnasse quoi. Mais quand il lui s'agit de jouer la folle la c'est plus compliqué. Ce que je trouve navrant ou amusant, navrmusant donc, c'est à quel point elle me fait penser à Juilet l'héroïne de Lollipop Chainsaw sauf que Juilet est un personnage vraiment bien écrit, avec des dialogues doux dingues qui insufflent plus de folie que les tirades plate de Harvey Quinn.

Salut Deadshot, tu as sais que tu me fais allégrement pitié ?

Salut Deadshot, tu as sais que tu me fais allégrement pitié ?

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