Les trois quart de cette critique ont été rédigés le soir après avoir vu le film au cinéma. Le dernier quart quelques mois après. Mais en relisant ce que j'avais déjà écrit mes impressions et mes souvenirs étaient intacts et l'émotion laissée par Logan toujours vive.

L'autre de ce blog

Il fut un temps où la critique de film était le genre littéraire auquel je préférais m’adonner. Je forgeais ma plume sur les films vus aussitôt la sortie de la salle et parfois même déjà durant la projection du film. Je ne sais pas si j’étais bon dans cet exercice mais vraiment j’aimais cela. Pourtant tous l’auront constaté, moi le premier, j’ai délaissé le genre comme j’ai délaissé ce blog et j’ai sûrement perdu la main (oui, comme le Iron Fist).

 

Mais lorsque je suis sorti de la séance de Logan j’étais sous le choc. Je venais de voir un des films m’ayant le plus marqué ces derniers mois, voir ces dernières années et pourtant les mots me manquaient. Ceux qui venaient à ma plume étaient ceux d’un éloge émotionnel confus et pas ceux d’une critique, argumentée, étayée et cohérente. Au diable la raison, laissons donc couler le tumulte d’une passion qui vous frappe dans l’estomac avec la punch d’un boxer catégorie poids lourd. Je ne sais pas si ça va être un éloge, une critique ou autre chose mais j’ai envie et besoin de vous parler de ce film. Et que l’on soit bien d’accord, je n’ai pas envie de surveiller ma pensée pour éviter un spoil potentiel, donc si vous n’avez pas vu le film et que vous ne voudriez pas vous faire dévoiler un élément par mes mots arrêtez de lire ici et tout de suite.

 

Logan c’est un film crépusculaire, un film de crépuscule, au sens du ciel qui flamboie lorsque le soleil mourant déverse sa lumière sanguine et qu’elle enflamme le paysage. C’est donc à la fois un film crépusculaire qui invente l’obscure et dans le même temps un film lumineux. Je n’invente rien, c’est dans l’image, dans l’écran, oui c’est dans le cadre que cela se passe. Si Logan est un film sombre en matière d’enjeux narratifs, si son crépuscule en appelle à la nuit qui va inexorablement suivre il faut admettre qu’elle n’est pas encore tombée. L’instant du film est dans la lumière ; la dernière lumière quand la flamme a un sursaut incandescent avant de s’éteindre. Il y a cette lumière brûlante du désert, la lumière dansante mexicaine, la lumière suave des néons, la lumière crue, naturelle et blanche à en devenir invisible comme la vie - ou la mort - qui inonde les grands espaces du Dakota du nord. Partout où va le film il y a la lumière qui marque ses espaces et signale sa présence.

 

Mais Logan, c’est un film sur une traversée, un trajet, une distance qui s’étire d’un point A à un point B, un road movie pour super héros en fin de course. Et j’ai envie de sur-ajouter à cela que par conséquent le film est un film traversé.

 

Il montre Logan, le Professeur Xavier et Laura alias X23 traverser les États-Unis du sud au nord, d’une frontière à une autre. C’est factuel, le film est un road movie, en tout cas une fois passé le premier tiers ou le premier quart il film démarre et nous emporte en voiture de son point A à un point B ; d’un crépuscule du sud des États-Unis et à une aube au nord des États-Unis. C’est une vraie traversée, une ligne verticale qui traverse les États-Unis. J’aime profondément les films qui entament ce mouvement et qui voyagent à dimension humaine ; l’expérience de la traversée en voiture est une expérience qui est à la portée de beaucoup de monde. Elle semble accessible est familière à toutes les personnes qui un jour on prit la route pour rouler un morceau de la nuit, donc ça parle immédiatement à mon imaginaire. Sans être un mutant ni un héros je me reconnais dans cette route qu’emprunte le trio. Ce trio c’est un homme d’âge mûr, en posture de père, une enfant et un homme âgé en posture de grand-père. L’enfant, le père et le grand-père confrontés à la présence réciproque des autres, quelque soit notre âge nous avons presque tous connus cela. Et d'emblée ou presque le film crée une proximité quasi intimiste avec nous.

 

Nous sommes là pour voir un film de super héros et nous entrons dans un film qui a les codes d’un road movie intime et intimiste, c’est troublant.

 

Voilà le film lancé, le spectateur emporté. J’ai dis et je maintiens que Logan est un film crépusculaire ; ce n’est pas seulement la lumière chaude qui nous l’annonce. Au moment où nous rencontrons chaque personnage adulte (Logan, Xavier, Caliban) nous pouvons voir le crépuscule inscrit en eux, dans et sur leurs corps. Logan n’est plus Wolverine, c’est un homme hirsute, malade, décrépie, alcoolique, balafré, suintant et sale. Xavier n’est plus le Professeur, c’est un vieillard cacochyme, impotent, grabataire en prise à des crises de démence sénile. Caliban est un mutant qui vit terré comme un insecte, habillé en guenilles fuyant la lumière. Ces trois personnages vivent dans une usine désaffectée rongée par la rouille et l’entropie, une ruine qui ne dépareillerait pas dans le monde post-apocalyptique de Mad Max. Ce décor est un rebut de la société (d’avant?) et du monde (d’avant?) où les personnages sont exilés. Le crépuscule de ce paysage à un goût de sable, de poussière et de mort et j’ai trouvé cette forteresse de désuétude absolument magnifique. C’est un cadre hors du temps, hors époque et même hors univers. Nous savons en tant que spectateur que nous sommes dans l’univers Marvel des X-men mais rien n’y paraît dans ce décor ni dans les codes que le film présente. Difficile d'identifier le lieu et l’époque. Ce qui m’amène à une digression que j’ai trouvé intéressante.

 

L’univers des X-men est un univers auxquels nous sommes habitués en tant que lecteurs et spectateur. C’est un univers très proche de notre présent contemporain (il y a peut-être un pléonasme dans cette formule). Pourtant je n’ai jamais ressenti d’empathie pour ce monde là, je ne l’ai jamais perçu comme un univers crédible pour notre présent. Ce n’est pas à cause de l'extra ordinaire de la narration, par exemple, je n’ai pas de problème à ressentir les films comme Gozilla ou King Kong comme des films ancrés dans une réalité crédible. Je crois que j’avais admis (à tort ou à raison) que l’univers des X-men était un théâtre de carton pâte, et il n’y a pas de jugement de valeur à cela, j’ai toujours aimé cet univers mais je n’ai jamais vu en lui une représentation de ma réalité. Logan est le premier film dans la veine Marvel à me faire ressentir la crédibilité contemporaine de son univers. Si le film est une traversé, ça ne l’empêche pas d’être profondément ancré dans un univers qui sonne très proche du nôtre, très vrai sans être réaliste. Et c’est là une parfaite transition pour parler de l’ouverture du film, celle où l’on découvre Logan dans un présent étrangement familier. Il n’ai plus Wolverine le super héros qui sauve le monde, il est chauffeur de limousine sous un nom d’emprunt. Plus précisément il est une sorte de chauffeur Uber qui loue ses services et sa limousine aux premières pétasses bourrées venues fêter un enterrement de vie de jeune fille. Le film rôde alors durant quelques plans, quelques scènes, dans la médiocrité acidulée des zones périurbaines, le genre de décors dont je suis fou amoureux. On voit Logan à une frontière pour entrer et sortir de l’Amérique et même si le plan est furtif on ne résiste pas à faire un pont avec l’Amérique de Trump (au passage un merci à ma petite amie qui m’a fait remarqué cela alors que sur le coup ça m’avait échappé).

 

Lorsqu’à la fin du film le méchant coincé dans son rôle de méchant cruel se sent obligé de dévoiler le plan machiavélique qui a conduit à la disparition des mutants naturels afin de rentabiliser les mutants et autres cyborgs créés par l’armée ou je ne sais quel laboratoire secret il nous apprend que ce sont les OGM sciemment diffusés dans la nourriture qui a permis d’éradiquer les mutants. Si l’on ferme les yeux sur l’aspect moraliste et un peu voyant du procédé, j’ai apprécié que le clef de cette énigme repose sur un détail si commun et si proche de nos préoccupations. C’est ce genre d’éléments qui ancre le film du côté de notre réalité.

 

Le décor est planté, Logan sera le crépuscule des idoles ; les mutants disparaissent, meurent, sont morts, le monde devient précaire et envisager le futur est une impossibilité. Dans ce décor Logan se bat pour survivre mais reste ébranlé par les soubresauts de Wolverine. Jamais le super héros emblématique des X-men n’aura été aussi humain. C’est beau, regarder Hugh Jackman porter la vieille carcasse de ce vieux loup c’est un peu comme voir Mark Hamil impressionner l’écran dans le dernier plan de Star Wars le réveil de la Force. Mais les vieux loups ne sont pas des éléphants, ils ne se cachent pas pour mourir. Sous sa peau tannée, usée, maculées de sang, de pue et de cicatrices il reste des fulgurances d'adamantium capables de jaillir pour découper les adversaires. Logan, le film est violent. Une violence sèche, comme un coup de trique et saignante comme devrait toujours l’être la viande rouge. La violence surgit, elle tranche les têtes, les cous, les corps, elle macule le film d’éjaculation sanguinolente puis elle repart comme elle était venue.

 

Logan incarne la violence déchue, une violence résiduelle et mélancolique dans laquelle chaque coup donné fait écho à un coup antérieur plus puissant, plus grand, plus fort. L’immortel Wolverine n’encaisse plus. Le loup se meurt et c’est beau de le voir rugir une dernière fois. Il manque un méchant dans le film ? La solution est simple, un cyborg claqué sur Wolverine lui-même, l’immortel loup mécanique contre le loup du crépuscule rongé par l’adamantium. Un peu comme si Narcisse n’était pas mort de se contempler mais qu’il était mort de s’être battu contre lui pour prouver à son reflet qu’il était le seul et l’unique. Le crépuscule crépite, c’est inévitable la nuit va tomber, mais le loup ne veut pas dormir, il ne veut pas mourir, il ne peut pas mourir. Si Logan porte à lui seul l’ombre mordorée d’une violence héroïque au service du passé, le film contient une pépite ; une graine précieuse porteuse de tellement de promesses.

 

Cette perle qui renferme les raisons de la colère et d’une violence neuve c’est Dafne Keen, la jeune actrice de 12 ans qui incarne Laura Kinney alias X-23 la version juvénile de Wolverine. Rarement une jeune fille aura incarnée avec une telle intensité à l’écran un personnage aussi sanglant. Pour moi X-23 mérite d’être à la première place dans le classement très subjectif des jeunes filles à peine adolescente qui sont badass, parfaitement mignonnes et capable de massacrer des hommes à longueur de film. Elle détrône ainsi Chloë Grace Moretz alias Hit Girl dans Kick-Ass. Dafne Keen n’a pas que ses griffes en adamantium pour percer l’écran, elle a surtout une présence remarquable, sauvage et animal qui électrise le film. Et lorsqu’il faut se battre, lorsqu’il faut tuer, lorsqu’il faut trancher et faire saigner X-23 devient une furie admirable et vive qui virevolte là où Logan éprouve toute la pesanteur du monde. Quel délicieux personnage. Pendant plus de la moitié du film Laura Kinney ne parle pas et pourtant sa présence imprègne le film.

 

Le film vient à être traversé, par la lumière tout le temps qui calibre les émotions. La lumière est si violente dans le désert qu’elle semble avoir percé l’imposante cuve métallique où Logan garde le Professeur Xavier à l’abri du monde et réciproquement. Les plans qui montre l’intérieur de cette cuve donne l’impression que la lumière qui entre par les centaines de trous forme une image grotesque et merveilleuse du Cerebro. C’est cette même lumière qui persécute Caliban le mutant albinos à lui en brûler la peau. Et c’est sous cette lumière qui agit comme de l’acide que le film va se mettre en branle. Mais ce n’est pas sur elle que s’ouvre le film, il s’ouvre sur les lumières mielleuses des néons artificiels des villes. Le rose, le bleu, le fluo, le pastel, pour rappeler les origines cartoonesques de la saga et ensuite trancher avec la crudité du réel.


Je savais bien que j’allais partir dans tous les sens, cet article n’a ni queue ni tête. A l’inverse de moi le film suit une ligne droite, une ligne claire. Du Sud vers le Nord il traverse les États-Unis. Mais d’une certaines manières il traverse aussi les États-Unis du western au comics book. Le réalisateur n’hésitant pas à citer utiliser ses citations directement et frontalement dans son film. Si la référence paternaliste au western est plutôt logique, j’ai été plus étonné de la place que le réalisateur a donné au comics book et en particulier aux comcis book sur les X-men. Dans la logique narrative choisie par le film, la jeune X-23 désir atteindre un lieu nommé l’Eden, une zone où les mutants seraient en sécurité. Elle a appris la connaissance de cet endroit en lisant un comics sur les X-men et elle prend cette BD pour une donné réelle et sérieuse. Et pourquoi ne le ferait-elle pas puisqu’elle est elle aussi un mutant. Lorsque Logan réalise cela et qu’à son tour il est confronté à l’objet comics book X-men il dénigre logiquement, en adulte mais aussi en héros, la véracité de son contenu. Et c’est très amusant de voir le héros confronté à ses origines et chercher à leur y échapper dans un film où les héros cherchent à échapper à leurs destinées.

Logan, X-23, de la violence, un long trajet en voiture et de l'émotion
Logan, X-23, de la violence, un long trajet en voiture et de l'émotion
Logan, X-23, de la violence, un long trajet en voiture et de l'émotion

Logan, X-23, de la violence, un long trajet en voiture et de l'émotion

 

D’ailleurs Logan n’est pas un film de super héros. Même s’il s'intègre naturellement à l’univers Marvel et aux films X-men, il va au delà du film de super héros, il dépasse de la case. Avec ses défauts et ses qualités il réinvente son propre genre tout en faisant le deuil. Et si cette traversée depuis la frontière du Mexique jusqu’à celle du Canada, si ce road trip que Logan réalise accompagné de la figure du père et de la figure de l’enfant c’était en fait la traversée très longue d’un Styx métaphorique. Et si Wolverine était Charon et que c’était lui qui accompagnait les âmes d’une rive à l’autre, d’un genre à l’autre, d’une époque à l’autre ? Cette forme un peu hybride annonce peut-être un vrai renouveau pour les films Marvel, je ne sais pas si c’est vrai, mais c’est souhaitable.

 

Bien sûr le film a des défauts, principalement celui d’être souvent moralisateur notamment au sujet de la famille même s’il n’hésite pas à la détruire souvent. Dans ce décor crépusculaire et post-moderne, voir post-futuriste ou pré-apocalyptique, le scénario raccroche trop souvent les wagons de la bien pensance avec les chaînes de la famille ; les liens de paternité symbolique entre Logan et Xavier, les liens de paternité supposée et visible entre Logan et X-23, les liens familiaux au sens scientifique entre le cyborg et son créateur ou encore la famille si parfaite qui accueille si gentiment l’improbable trio en road trip avant d’être victime du chaos et de la mort. C’est peut-être intéressant en termes de narration (bien que ça reste à prouver) mais le trait est trop insistant pour que ce soit digeste. Et en termes de réalisation James Mangold se montre particulièrement transparent et invisible. S’il échoue à mettre sa patte sur le film je ne le lui reproche pas parce que je n’attendais rien de lui et finalement s’il reste un peu à distance c’est mieux comme ça. On peut critiquer de ce film bien des aspects de cinéma, la paresse et la facilité et la confusion parfois. Mais je me suis laissé porter par la folle émotion qui porte les personnages et par la violence qui harcèle le film et réclame son dû en sang et en membre tranché. A défaut d’avoir du génie pour filmer cette violence James Mangold à prit le parti de la montrer le plus directement possible, le plus frontalement possible. Cela peut paraître grossier ou gratuit, mais c’est aussi jubilatoire. Et lorsque le scénario pousse le vieux mutant Xavier à paralyser toutes les personnes d’un hôtel dans un accès d'Alzheimer cela donne lieu à une scène où les héros se meuvent au ralenti et où ils tuent, tranchent et achèvent leurs ennemis dans une chorégraphie lente et sanglante où les exécutions semblent sortir d’un Mortal Kombat. La scène est juste kiffante.

 

Comme toutes les traversées ce film à une fin, et comme toujours après le crépuscule vient la nuit. Juste avant que la nuit ne recouvre tout le soleil grossi, immense il flamboie une dernière fois et prend les allures délicieuses qui ravissent tant les romantiques. Ce que je veux dire c’est qu’en arrivant dans sa conclusion Logan atteint un court mais intense état de grâce. Je parle de la scène du combat final, ce combat pour lequel Logan sous l’effet d’un sérum redevient pour quelques minutes Wolverine pour sauver Laura des griffes (ah ah) de cruels scientifiques forcément fou. Dans la lumière glacée du Dakota du nord, le mutant aux griffes d'adamantium donne son plus beau combat animé d’un rage et d’un désespoir qui m’a donné des frissons et à enfoui dans ma gorge quelques sanglots refoulés. La séquence se termine sur un ultime plan d’une ultime scène à la symbolique très belle même si elle sent un peu le happy ending d’une certaine manière.

 

Je ne sais pas si Logan marquera une fin ou un renouveau, ce que je sais c’est que j’ai adoré ce film. Ne retenez que cela et re visionnez ce film si vous le pouvez. Ou visionnez le pour la première fois, il le mérite !

Merci d'avoir lu ma critique de Logan jusque là
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