Je suis allé voir Justice League avec appréhension. Déjà parce que j’ai l’impression que le film est sorti sans faire de vague, ni positive, ni négative et ces films qui laissent le public indifférent ne m’inspirent pas forcément de bonnes choses. Ensuite ces derniers temps je regarde beaucoup les séries DC, notamment Arrow, Supergirl et justement Flash la série qui met en scène un Barry Allen vraiment bien construit. Du coup je redoutais le changement d’acteur pour ce personnage. Mais mon indispensable crainte venait du fait que je ne suis pas bon client des films d’équipe. Je trouve souvent la mise en place longue, lourde, parsemée d’atermoiements inutiles durant lesquels les égos des héros doivent se confronter avant de se conformer au principe d’équipe. Cela donne souvent des films qui ont du mal à décoller ou tout simplement des films dans lesquels je ne rentre pas.

En sortant du film je dois reconnaître que Justice League échappe à cet écueil est offre un film de divertissement remarquable de rythme et de concision. Le film est plutôt court, à peine deux heures, et le scénario est assez mince, limite succin ; un ennemi qui sort d’on ne sait où, convoite des boîtes venues d’on ne sait où et alors Batman contacte Wonder Woman pour réunir des personnes que Batman a repéré on ne sait comment pour former une équipe. Avec cette équipe ils vont affronter l’ennemi. Comme le chatte Orelsan c’est simple, basique. Mais y’a-t-il besoin de plus pour un bon film de super héros ? Bien sûr que non.

Le scénario est peut-être mince mais il est très bien écrit, son rythme est enlevé, bien ciselé pour qu’aucune longueur ne viennent peser sur le film. Je pense que la présence de Joss Whedon à l’écriture du scénario n’est pas étrangère à cette qualité d’écriture. C’est un scénario qui malgré sa simplicité narrative parvient a ébaucher des personnages aux incarnations plus tranchées qu’à l’accoutumé selon moi.

A l’image, Zack Snyder a su s’offrir un espace de création expurgé d’enjeux artificiels maladroitement pesants et souvent grossiers. Je trouve qu’il renoue avec un cinéma vif et inspiré. Les plans à l’esthétique grandiloquente alternent avec les scènes de combats filmées dans une forme de discernement serein qui me laisse à espérer qu’est enfin fini l’âge de l’exubérance. J’ai cette sensation que le cinéma à grand spectacle est entré dans son  âge de sagesse, on ne cherche plus l’esbroufe à tout prix et les outils du numériques ne sont plus une fins en eux-mêmes, ils redeviennent des outils au service du réalisateur.

Parmi les choses que j’ai apprécié dans ce film c’est sa simplicité et son  principe de film indépendant. J’utilise ce terme dans le sens où même s’il est inscrit dans le DC univers, qu’il fait suite directement à Batman vs Superman, Justice League a un début et une fin et il est bouclé sur lui-même. Il n’est pas nécessaire de se rappeler des films précédant pour le comprendre ou l’apprécier et on sort du film sans éprouver le sentiment d’une frustration que peut provoquer les fins partielles soumises au principe du à suivre. Nous avons donc là un pur film de divertissement, précis, pensé pour le spectacle et écrit pour cela.

Autre point que j’ai apprécié c’est le personnage de Cyborg. Pas nécessairement pour ses pouvoirs, sa genèse ou pour l’acteur qui l’incarne. C’est juste que Cyborg est un personnage qui comprend les choses rapidement. Sa nature hybride informatique, alien, mécanique, humain fait de lui un maillon important pour créer du lien et cela fluidifie énormément la narration. En plus je trouve qu’il incarne très bien le super héros 2.0, super héros internet, super héros hyper connecté. Pas tant que le personnage soit un geek mais parce que sa nature même de cyborg qui lui perme de se connecter physiquement et mentalement aux réseaux de communication et aux machines. C’est métaphoriquement ce que nous faisons lorsque nous sommes utilisateurs des réseaux et des outils connectés.

Si j’avais quelques critiques autour de ce film c’est une certaine Marvélisation de l’approche du super héros. Le dieu des mer beau gosse et un peu sauvage façon bad boy qui pourrait faire penser à Thor évidemment ou le traitement de Flash façon sidekick à la fois lanceur de vannes et fan des vrais super héros à la manière de Spiderman. Mais qu’importe si le nouveau film de DC conserve ou dilue un peu de son héritage identitaire parce que ça n’affecte pas la qualité du film.

Je ne suis pas sûr que Justice League soit un très grand film qui marquera les esprits et qu’il rentrera dans le panthéon des amateurs du genre. Mais c’est un divertissement très réussi, plus qu’honnête qui sert à ses spectateurs des scènes d’actions lisibles, une brochette de héros variée et  une bande son efficace. Ben Affleck parvient à incarner un Batman crédible, Gal Gadot est toujours aussi magnétique, Henry Cavill a droit à une scène particulièrement intéressante à mon goût et les autres personnages sont très prometteurs. Il ne m’en faut pas plus pour sortir du film ravi.

Justice League, une bonne critique
Justice League, une bonne critique
Justice League, une bonne critique
Retour à l'accueil