Dans la vie tout est question de timing ; je viens de terminer Final Fantasy XIII et à peine ai-je eu le temps de digérer la chose que je rentre chez moi avec Final Fantasy XIII-2 qui est la raison que m'a poussé à jouer à Final Fantasy XIII sans le 2 et sur ce coup je trouve le timing parfait. Mais je ne saurai être véritablement parfait si me mettais à jouer à Final Fantasy XIII-2 sans écrire avant ma critique de Final Fantasy XIII ; vous m'avez suivi ?

 

Il faut dire que Final Fantasy XIII est à lui seul un jeu qui à focalisé beaucoup de critiques et cristallisés de nombreux discours allant du pamphlet criant au vole à la déclaration d'amour passionnée et moi avant d'y jouer j'étais bercé par tout ces chants entonnés par les cygnes et les sirènes de la planète jeux vidéo. Un jeu vidéo qui draine une telle dose de paroles ne pouvait que m'intrigué et quelque soit ça qualité je m'étais promis d'y jouer un jour et c'est pour cela que le boitier prenait gentiment la poussière sur mon étagère jusqu'à ce que je teste la démo de FF XIII-2 ; je sais que c'est un peu absurde comme raisonnement mais bon tel a été mon cheminement et je me suis donc lancé dans Final Fantasy XIII sans trop d'apriori et avec un peu de temps devant moi. En 17 jours de ma vie réelle et un peu plus de 58 heures de jeu j'ai bouclé la trame principale de Final Fantasy XIII et je peux dire maintenant si à mon sens FF XIII est un grand jeu ou non. Pour moi le verdict est clair et unanime : Final Fantasy XIII est un grand jeu ! Mais un grand jeu ne signifie pas nécessairement un bon jeu. La nuance me semble importante. Final Fantasy XIII est une grande expérience de joueur, c'est une belle aventure, c'est une narration et un découpage qui embrasse un part de game play et pour tout cela c'est une réussite. Après d'un point de vu purement ludique il faut admettre que Final Fantasy XIII est un peu pauvre mais cette aridité ludique ne gâche en rien le jeu.

 

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Ce n'est pas simple de parler de ce jeu parce que le jeu est grand, assez long, et durant son développement il fait passer le joueur par différent état induisant des sensations, des ressentis et des perceptions différentes ; enfin ça a été mon cas. Schématiquement je scinde le jeu en trois parties ; la première partie durant laquelle le jeu nous échappe, se refuse et se braque dure jusqu'au chapitre dix ; pour moi une trentaine d'heures de jeu. C'est cette partie qui a valu à Final Fantasy XIII le plus de critique et je peux comprendre que des joueurs ne l'ai pas comprise. En tant que joueur on attend que le jeu commence réellement ; on sent son potentiel mais à aucun moment on n'accède à ce potentiel. C'est vrai en termes de game play, les trente premières heures ressemblent à un long et lent tutoriel qui ne nous laisse jamais prendre les commandes. Le jeu repose sur ses combats et les combats reposent sur notre équipe ; chaque personnage possède plusieurs classes - attaquant, ravageur, soigneur, défenseur, tacticien et saboteur - on constitue donc notre équipe selon nos besoins et ensuite on établit différentes stratégies ; impossible de changer d'équipe en court de combat mais par contre libre à nous de passer d'une stratégie à l'autre comme bon nous semble. La mécanique est bien huilée et même s'il dommage que l'on ne puisse contrôler que le leader de l'équipe l'intelligence artificielle de nos coéquipiers n'est pas trop conne. Donc tous le plaisir de cette mécanique de jeu repose sur la constitution de notre équipe et de nos stratégies ; mais voilà on ne peut faire cela qu'après une trentaine d'heure de jeu, avant cela le jeu est totalement dirigiste, impossible de choisir nos équipier, pire que cela la plus part des trente premières heures les personnages se retrouvent par deux ce qui réduit grandement les possibilités. On sent donc tout le potentiel de ce game play mais il nous échappe. D'ailleurs tout nous échappe au début du jeu. Le scénario alambiqué est confus, les implications des personnages obscures et la narration hyper fragmentée. Mais ceci n'est pas un défaut : ceci est une figure de style ! Et dans cette forme Final Fantasy XIII excelle. J'aime les univers qui m'échappent, j'aime les univers qui ne se donnent pas du premier coup ; en tant que joueur ça donne une sensation particulière, une forme de gratification à essayer de comprendre et poursuivre avec patience le jeu. Et puis c'est surtout la possibilité d'injecter son propre imaginaire pour combler les brèches. On passe donc une trentaine d'heures à attendre que le jeu commence. C'est le temps qu'il faut au scénario pour expurger son pathos et poser petit à petit les couilles sur la table. A force de persévérance les enjeux deviennent claires et le souffle épique grandi à mesure que les personnages font leur deuil du pathos qu'ils trainaient depuis le début du jeu comme un boulet.

 

J'ai adoré l'ironie du jeu qui semble se moquer des joueurs avec une élégante discrétion. Deux choses m'ont frappée, quand enfin le jeu réuni tous les personnages et donne au joueur le total contrôle sur le jeu, son équipe et sa stratégie ; donc après trente heures de jeu il le fait dans un niveau qui est un niveau qui est une zone d'entrainement ; finir ce long tutoriel pour débuter un entrainement après 30 heures de jeu je trouve qu'il y a une belle dose d'humour. Encore plus loin à un moment on arrive dans un village est on visite une maison ; alors que c'est une action banale dans le genre RPG dans FF XIII ça n'arrive qu'à deux reprises et quand on rentre votre personnage peut examiner des détails et tous les détails rappellent que c'est un lieu mort, un lieu sans vie, un lieu qui n'est plus d'actualité comme si les développeurs avaient pris les devant sur les critiques qui tomberaient comme quoi le jeu n'est qu'un long couloir. J'ai vraiment aimé ce moment emprunt d'une forme de nostalgie morbide, une façon de nous dire que le RPG comme on l'a connu est mort. Les gens on beaucoup critiquer la forme de FFXIII mais peu semblent avoir perçus le jeu comme une proposition presque expérimental ; pas tout à fait sur le RPG en général mais sur la forme narrative du RPG. C'est assez dur de parler de cela parce que l'expérience se fait sur la durée du jeu. En tout cas dans ce Final Fantasy XIII comme jamais ailleurs j'ai senti une adéquation entre la narration et le game play ; enfin même pas une adéquation mais le game play, l'expérience du game play et du level design sont des éléments essentiels de la narration. Je trouve cela très fort et j'ai la sensation que ça n'a jamais été traité ainsi dans un jeu avant.

 

Quand l'étroitesse et le rigorisme froid de la première partie du jeu laisse place aux grands espaces de Pulse c'est une expérience merveilleuse ; le jeu rentre dans une seconde partie ou soudainement il donne la pleine mesure de son potentiel à la fois en terme de game play et en terme de narration. Ce que je veux dire c'est qu'à ce moment là on ressent quelque chose grâce au game play lui même. On ressent quelque chose qui appartient à la narration. Jamais avant Final Fantasy XIII une manette ne m'avait raconté quelque chose. Souvent narration et game play sont des choses parallèles, deux composantes d'un jeu qui restent étranger l'un à l'autre. Mais dans Final Fantasy XIII le fait de jouer, la nature même du game play, amène à percevoir des éléments de compréhension du monde sans qu'un discourt ne soit nécessaire pour le souligner. Si la première partie du jeu prive le joueur de libre arbitre et de liberté dans la seconde partie on est libre, on peut prendre le temps de faire du level up, explorer le monde, apprécier le monde, bref jouer d'une autre façon. Le système de jeu dévoile toutes ses subtilités avec des adversaires enfin à la hauteur. Parce que le début du jeu les combats ne sont que des formalités que l'on gagne sans soucis. Pour perdre il faut vraiment le vouloir ou alors tenter un truc absurde. Mais à partir du chapitre 10 il y a de vrais enjeux dans les combats et le système de jeu devient plus subtil. Bon on pourra toujours lui reprocher son mode auto attaque qui sélectionne à votre place les meilleurs choses à faire mais personne ne vous oblige d'y succomber. On pourra aussi reprocher qu'à partir du moment où l'on a trouvé le bon enchainement de stratégie certains combats peuvent devenir répétitif. Je voudrais dire aussi tout le bien que je pense du character design des ennemis ; élégants, différents et stylés - à part la famille des Flan ; d'ailleurs est-ce le nom original ou un marotte des traducteurs de donner un nom aussi con à des ennemis ? - on regrette simplement qu'il n'y ai pas encore plus d'ennemis différents tant ceux qui sont là on était modélisés avec amour ; un bestiaire parfait !

 

Une fois que le jeu se donne dans toute sa splendeur on est prêt à avaler les derniers chapitres pour connaître le dénouement de cette histoire. Je ne sais pas si c'est une bonne histoire, un bon scénario mais ce que je sais c'est que moi je l'ai aimé. J'ai aimé cette histoire d'une parce qu'elle ne se donne pas tout d'un coup, qu'elle est complexe à comprendre et riche en questionnement mais aussi parce que cette façon de jouer sur le plan intime et sur le plan macro puisque c'est quand même l'histoire du monde entier qui repose sur la somme de ces histoires individuelles m'a rappelée les scénario de jeux de rôle que je faisais plus jeune ; je parle des VRAIS jeux de rôle avec des dés, des fiche de personnage en papier, des sectes sataniques et des nuits blanches. Pris par le feu de la trame principale j'avoue que j'ai voulu vite avancer pour connaître la suite jusqu'à connaître la fin. Sans spoiler plus que je ne l'ai déjà fait on peut dire que ce scénario repose sur la question du libre arbitre et du déterminisme et à ce sujet j'ai un regret. J'aurai aimé qu'à un moment, ou qu'à plusieurs moments, on puisse faire des choix ; un ou deux choix important ce qui auraient collé à l'esprit de l'histoire.

 

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Une fois que l'on a fini le jeu, que l'on est libéré de l'emprise de cette trame - je dis libéré parce que je parts du principe que ceux qui n'ont pas fini le jeu c'est en parti parce qu'ils n'ont pas adhérés à la narration donc seuls ceux qui terminent le jeu seront libéré du scénario - on est libre de parcourir le monde et d'aller au bout des missions secondaires. Bon soyons sérieux le terme de missions secondaires est galvaudé, ces missions sont juste désignations d'ennemis à aller tuer. Mais cela a le mérite de nous faire parcourir le monde avec un autre point de vu. Là encore on réalise que le game play des premières heures à totalement conditionnées la perception du jeu et que d'y revenir avec un game play différent offre une relecture différentes. On peut enfin apprécier à leurs justes valeurs la beauté des décors. On a osait dire que Final Fantasy XIII était un RPG qu'avec des couloirs. Je m'insurge ! D'abord d'un point de vu littéraire parce que les personnages sont très rarement dans des coulours. Un jeu comme Dead Space est un jeu qui se déroule dans des couloirs, d'une certaines façon le premier Résident Evil aussi, mais pas Final Fantasy XIII ! Je sais très bien que par cette expression les gens on voulu dire que le jeu ne laissait aucune liberté de mouvement et que le chemin est toujours tracé. D'une part ce n'est vrai que dans la première phase du jeu, mais ensuite en quoi est-ce un problème ? Le jeu offre des environnements très beaux, certes souvent très vides mais toujours très beaux ! Et quand on re parcourt le jeu après l'avoir fini, on réalise de quelles façons tous les environnements sont interconnectés les uns aux autres formant un grand espaces d'exploration ! Cette exploration du monde post fin du jeu donne au jeu sa troisième phase, une forme de sérénité.

 

Pour tout ce que je viens de dire j'ai adoré mon expérience de Final Fantasy XIII. Mais tout à l'heure je vous ai dis que le jeu était un grand jeu mais peut être pas un bon jeu. Il est vrai qu'en terme de game play Final Fantasy XIII s'apparente à quelque chose d'hybride, un peu à la manière d'un Mass Effect qui mixe le jeu d'action à la troisième personne et le RPG pour en faire quelque chose de foisonnant. Final Fantasy XIII ne cherche pas le foisonnement vidéo ludique mais plutôt une forme d’ascétisme qui permet de révéler - à mon sens - tout le souffle épique des enjeux narratif -. Donc dans le forme Final Fantasy XIII ressemble plus à une action RPG voir à un simple beaut'em all donc les combats serai réglés par une mécanique de RPG. Le fait que l'on puisse voir les ennemis avant d'entre ou nous en combat avec eux renforce cette impression. D'ailleurs le fait de pouvoir voir les ennemis et de choisir de foncer tête baisser dans le combat ou de les éviter est une judicieuse notamment ça permet de peupler les décors qui manquent souvent de vie. L'impression de beat'em up est renforcée à mon sens par la mise en scène des combats hyper dynamique. Quand j'ai dis que je me mettais sur FF XIII Margoth m'a dit que les combats donnaient une impression de puissance rarement connu dans un RPG, au début du jeu je me suis demandé ce qu'elle voulait dire. Mais dès que nos personnages maîtrise des techniques puissantes j'ai compris ce qu'elle voulait dire et à quel point c'était vrai.

 

Mais donc dans le fond en terme de jeu tout ce que l'on a à faire dans Final Fantasy XIII c'est se déplacer et combattre sachant que combattre se résumer souvent à marteler le bouton X ce qui en soit est assez pauvre. Mais pourtant la magie prend et Final Fantasy enivre. C'est en cela que c'est un grand jeu. Je pourrais dire bien des choses encore sur le jeu, son expérience du déplacement, parler de ses sauts automatiques, on pourrait en débattre ensemble, faire l'exégèse du scénario, essayer de comprendre pourquoi des armes pliantes, souligner l'érotisme charnelle entre les personnages et les invocations mais j'ai tout bêtement envie de jouer à Final Fantasy XIII-2 dont la démo me laisse penser qu'il sera très différent de ce Final Fantasy XIII. J'ai dis après quelques heures de jeu que je comprenais pourquoi un FF XIII-2 était nécessaire mais je n'avais pas compris le géni de Final Fantasy XIII. Je retire donc cette pensée que j'ai eu : Final Fantasy XIII est un grand jeu vidéo et une immense expérience de joueur.

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