Ce que je vais vous avouer vous étonnera peut être - ou peut être pas d’ailleurs - : il m'arrive d'être jaloux des autres blogueurs de jeu vidéo.

Oui jaloux, pas comme un pou plutôt comme un garçon jaloux de voir la plus jolie fille de classe fricoter avec un autre qui n'est pas lui. Je sais que cela peut paraître absurde - et peut être bien que ça l’est réellement - et que vous allez certainement me répondre que la jalousie n’a pas sa place dans la blogosphère du jeu vidéo, que l’important c’est la passion, je vous entends déjà me dire “moi je blog juste pour le plaisir” et vous auriez tord de ne pas me répondre ça parce que c’est ce exactement ce que je vous dirais si j’étais à votre place mais laissez moi aller au bout de mon article et vous comprendrez mieux - je l’espère - le pourquoi du comment de cette jalousie.

Jaloux de quoi ? Là est tout le problème, toute la question. Commençons par éluder les malentendus ; je ne suis pas jaloux de la réussite des autres, je laisse cela aux ambitieux et aux mesquins et puis je laisse cela surtout à ceux qui sont capables de quantifier la réussite ; si on excepte mon hideuse bannière j’ai réussi à créer un blog qui ressemble ce que je voulais faire et c’est en soi une sorte de réussite. Ensuite je ne suis pas jaloux non plus des blogueurs qui reçoivent des jeux en échange d'un bon article ; j’ai déjà du mal à jouer les jeux que j'achète, étant grosso modo un mec normal j'achète des jeux qui me font envie et malgré cela je ne trouve pas toujours le temps d’y jouer - même si certains articles sur mes achats laissent entrevoir quelques cas particuliers - alors je me vois mal trouver le temps et l'envie de jouer à des jeux que je n'ai pas choisi et surtout y jouer suffisamment longtemps pour être en mesure d'en parler en des termes percutants. Et si j’avais voulu d’un blog « rentable » je serai retourné entretenir mes blogs pornographiques, certes la niche du blog porno sur internent n'est plus l'eldorado d'il y a quelques années mais c'est toujours ce que l’on fait de plus simple pour générer du gros trafic et le monétiser sans effort, simplement en pillant quelques images pornos sur la toile. A la belle époque ça pouvait me rapporter plus de 300 euros par mois, avant d'atteindre la même chose avec un blog de jeu vidéo il faudrait que je ... euh en fait je ne sais pas ce que je devrais faire pour en arriver là d’ailleurs mais de toutes façons ce n'est pas ce que je recherche. On pourrait alors penser que je jalouse la notoriété de certains blogs et à travers eux celle de certains blogueurs, croire que je me pâme ou que je m’aigris devant l’énorme Klout de certains blogueurs peuvent exhiber. Non sérieusement quelqu’un peut être jaloux de cela ? En tout cas pas moi. Bien sûr comme un blogueur normal j’ai envie d’avoir toujours plus de lecteurs mais de là à jalouser les lecteurs des autres non. C’est juste de la saine ambition et puis cela fait des mois que je ne suis pas descendu en dessous des 3300 visiteurs uniques par mois ce que je trouve plus qu’honorable pour un “petit blog prise de tête”. J’avoue qu’il peut m’arrive parfois de jalouser un peu les pages Facebook qui on plus de 9 fans, mais ce n’est pas de cette jalousie dont je veux parler donc c’est hors de propos. Mais non est là au dedans de moi pour de vrai.

Là vous êtes entrain de vous dire que cet article qui dit que je suis jaloux des autres blogueurs et qui liste ce dont je ne suis pas jaloux n’a ni queue ni tête et que si je ne me décide pas à cracher le morceau vous allez quitter l’article sans autre forme de procès. Bon d’accord j’y viens. Je suis jaloux de la facilité qu’on certains blogueurs à bloguer. Une forme de jalousie pour leur capacité à passer à l’acte sans semble t-il trop se prendre la tête au préalable. Moi je vis chaque article comme un accouchement, un accouchement long et douloureux parfois ; je ne dis pas que j’attends neuf mois avant de les écrire mais c’est un peu l’idée. Quand une idée me vient elle reste un moment à tourner dans mon esprit ; chercher le bon angle d’attaque, le bon mot, le trait d’esprit, le petit truc qui rendra la prose agréable, amusante et ou intéressante et puis étant un grand procrastinateur devant l’éternel quotidienneté de la vie il peut m’arrive de remettre à demain puis à demain puis à demain puis à demain puis à demain des articles que j’aurai pu écrire hier et que j’écrirai demain. Il y a comme ça dans mon esprit et parfois dans mes brouillons des ébauches de textes à écrire et à publier qui attendent que je m’y mettre. A lire les autres j’ai l’impression que c’est facile pour eux, plus facile que pour moi. Alors oui je suis jaloux, parfois je peux même en arriver à jalouser la superficialité de certains articles de certains blogueurs, en tout cas l’envier. J’aimerai être capable de pondre une critique de jeu en moins de 700 mots et en moins de 12 heures de réflexion. Je voudrais me libérer de la contrainte du style, de la contrainte de la forme, et parvenir à poser les choses avec plus de légèreté, de spontanéité, pouvoir écrire sur le jeu vidéo comme on en parle sur le coin d’une table ; sauf que je ne suis pas sûr d’en parler en toute légèreté. J’aimerai me « débarrasser » de vieux articles et de vieilles ambitions qui encombre mon esprit pour mieux me consacrer à l’écriture du présent du jeu vidéo et des enjeux abstraits que j’aime tant réfléchir. Il faudrait donc que j’arrive à vous écrire mon second test de Top Spin 4 bien qu’il ne soit dans mon esprit que depuis quelques semaine, que j’écrive un article sur Outland qui est dans ma tête depuis plus d’un an je pense maintenant, que j’écrive mon fameux article posthume sur le très tristement décevant Naughty Bear, que je vous parler de Marvel Pinball et de l’impossibilité pour le jeu vidéo moderne de proposer un bon jeu de flipper pour raison de contraintes technologiques, je voudrais termine Vanquish pour enfin pouvoir faire une critique sur un des jeux les plus sous estimé de cette génération de consoles, il faudrait pour être honnête que je solde deux critiques cinéma sur Time Out qui a eu le temps de sortir en DVD et sur Lock Out qui aurai mérité de sortir directement en DVD, il faudrait que je parle de From Dust et de son sens exacerbé de la poésie naturaliste, que j’arrive à trouver le temps de faire un article sur Mirror Edge que j’ai racheté et dont j’ai eu une vision très différente de la première fois parce qu’entre mes deux expérience de Mirror Edge j’ai joué à Final Fantasy XIII, El Shaddai et même Alice retour au pays de la folie et qu’il y a dans tous ces jeux un questionnement sur le rapport à l’espace et la nature du jeu vidéo comme pure expérience du déplacement, il y a au moins trois jeux Minis téléchargé sur le PSN qui mériterai trois articles qui me permettraient de questionner un peu l’idée de jeu indépendant – principe qui me titille – et l’idée de « jeu œuvre d’art », j’ai en tête depuis des mois un article sur Riven ma plus grande expérience je vidéo, ironie du sort je devrais faire un ligne d’actualité pour signaler que SpeedBall II le meilleur jeu de sport futuriste est disponible sur le PSN depuis des mois ce qui me permettrait de faire un article coup de gueule sur la dictature des simulations de sport et la faible place accordée aux jeux de sports non simulatoire ou non simulateurs ou fantaisistes ou délirant ou créatif ou imaginatifs ou je ne sais pas quoi encore, mais aussi écrire la critique de Child of Eden sur PS3 ou encore un petit article sur Star Wars le pouvoir de la Force 2 qui dira que Star Wars sera toujours Star Wars et qui mettra en avant l’universalité de l’imaginaire de science fiction. Je crois que ce sont tous les articles auquel j’ai déjà pensé, que j’ai déjà ébauché et que je n’ai jamais écris. Vous comprendrez alors peut être pourquoi est-ce qu’il m’arrive de jalouser la facilité de certains blogueur pour écrire comme bon leur semble quand bon leur semble même si parfois c’est au détriment d’un peu de style. A force de vouloir bien faire on fini par ne plus faire et ça c’est dommageable pour moi. Je vais donc essayer d’écrire plus d’articles plus simples, un peu moins écrits qui permettront peut être de renouer avec ce grand fantasme du just do it.

 

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