Men in Black 3
07 juin 2012Men in black 3 s'ouvre sur une scène dans laquelle une bimbo brune façon pin up à la Betty Page, tenue de cuir sexy SM, progresse dans une prison de haute sécurité tenant entre ses mains un gâteau à la crème au nappage rose dont la légère oscillation organique façon gelée anglaise répond au ballotement de sa poitrine. Men in black 3 est tout entier résumé dans cette scène : un film pâtisserie gourmand et un peu gras qui se consomme sans faire la fine bouche et dont le plaisir régressif que l'on éprouve surpasse la honte que l'on puisse avoir à aller voir ce film. Si l'on sait à quoi s'en tenir Men in black 3 est une bonne comédie de science fiction qui assume sont coté pulp SF passé de mode, son humour burlesque et l'énergie déployée façon cabaret. Men in black 3 est un film simple, film honnête qui ne se prend pas la tête et n'essai pas de péter plus haut que son cul. L'autre qualité de ce film résulte de la précédente puisque le film développe un coté film forain. On a enfin droit à un film qui s'amuse de la 3D. On est bien loin des images magnifiques de Prometheus que la 3D sublime avec une élégante discrétion. Ici nous sommes dans en présence d'une 3D de fête foraine, une fête foraine d'ailleurs présente physiquement dans le film, qui propose des effets pour le plaisir de l'effet. Projectiles, laser, poisson de l'espace, explosions, sont autant de raisons de mettre à l'écran du relief pour du relief, pour le fun, pour le petit frisson gratuit que cela provoque pour le public. On dira ce qu'on voudra, on dira que ce n'est pas du grand cinéma et d'ailleurs ce n'est pas du grand cinéma mais moi ça faisait longtemps que je voulais voir un film qui assume cette possibilité de trois dimensions.
Comme une bonne attraction de foire Men in black 3 ne fait pas dans la finesse et passe souvent ses effets en force, à l'énergie, à l'arraché mais avec une vraie générosité. Ce n'est pas virtuose mais c'est généreux, le gag est burlesque, l'effet est visible, Will Smith fait du Will Smith et les effets sont spéciaux ; par chance le film est court donc le rythme est nerveux et évite les longueurs inutiles ainsi que les boursoufflures causées par une exposition trop longue à l'image de synthèse. En contre partie le scénario fait le minimum syndical et ça même s'il échafaude une histoire de voyage dans le temps. Aux commandes du scénario la moitié des frères Cohen nous propose une variation dont il a l'habitude tournant autour de figures "classiques" de la pop culture américaine qu'il tourne en dérision ; Les Mets de New York, la conquête spatiale et cap Canaveral, les fast-food et surtout une vision très particulière de La Factory, repère d'extraterrestres extravagants et glamours, tenu par un Andy Warhol désabusé obligé d'inventer des concepts auquel il ne croit pas lui même. Men in black 3 n'hésite pas à se moquer de lui même n'hésitant pas à montrer ses acteurs à leur désavantage tout comme il se moque de ce fond commun de la pop culture qui constitue une part de ses inspirations. Le scénario évitant de se compliquer la vie et les climax douteux ou détonnant ce qui est pourtant chose aisée quand on a une histoire de voyage dans le temps le film ressemble plutôt à une suite de sketchs reposant soit sur les acteurs qui essaient et arrivent globalement à rendre amusant les dialogues calibrés pour le rire - d'ailleurs la salle a plutôt bien répondue et réagie aux répliques - soit sur des scènes d'actions plutôt burlesques.
J'ai franchement bien aimé ce film sans prétention ; moins boursoufflé que le second opus et moins prétentieux que beaucoup de suites actuelles. Men in black 3 a les moyens de vous divertir si vous n'allez rien chercher d'autre qu'un film un peu délirant, film à l'esprit forain qui a pour seule et unique mission de vous divertir. Et pour une fois chose non négligeable la 3D est amusante, pas omniprésente mais efficace et rien que cela peut légitimé ce film sauf si pour vous ce petit supplément de dimension n'est que pur vanité. Et s'il ne faut garder qu'un gag de ce film j'accorderai une mention spéciale à Will Smith tombant d'un immeuble en remontant le temps et croisant en 29 les traders de l'époque tomber eux aussi ; absurde et délicieux. D'ailleurs l'humour est souvent décalé au sens qu'il ne repose plus sur les délires extraterrestres qui pouvaient rendre Men in black II indigeste, ici l'humour est parfois lourding mais la pate d'Ethan Cohen se sent avec un humour un peu acide, un peu décalé et toujours plein d'emphase pour la culture pop des Etats Unis. A remarquer aussi l'excellente prestation de Josh Brolin qui joue un tommy Lee Jones jeune plus que convainquant !