Il y a quelques jours pour la première fois dans ma carrière de blogueur de jeux vidéo - car oui je mène ici c'est une carrière - j'ai été invité à jouer gratuitement à un jeu vidéo pour vous donner mon avis sur le dit jeu. C'est donc avec une certaine émotion bordée de joie que je vais pouvoir vous dire du bien d'un jeu que je n'ai pas acheté parce que c'est bien connu le blogueur est toujours plus indulgent avec les jeux gratuits.

 

Rassurez vous on n'achète pas ma parole, en tout cas pas pour 12.99 euros prix que coûte Smash ‘N’ Survive exclusivité de feu le PSN nouvellement SEN. Et de toute façon le jour où je deviendrai conciliant avec un jeu pour une autre raison que celle arbitraire et subjective d'aimer y jouer n’est pas encore venu ; ma carrière de blogueur passe encore après mon plaisir de joueur et quand ça ne sera plus le cas alors il sera temps pour moi de plier bagages et de me lancer dans un blog people ou un blog de mode. Et en plus au delà de toutes ces considérations pseudo éthiques de bazar la réalité est que trouver des choses positives à dire sur Smash 'N' Survive relève de l’impossible parce que disons le d’embler - je vous évite ainsi de lire la totalité de l’article - le jeu est nul ! Et pas nul drôle non plutôt nul chiant. Derrière cette chance de la première fois où tu peux tester un jeu gratuitement, chance que tous blogueur a connu ou espère connaître un jour je me retrouve avec devant moi une triste réalité : j’ai hérité d’une bouse. Smash ‘N’ Survive est un des titres les plus pathétiques auquel j'ai pu jouer ces dernières années et en dire du bien relèverai d'un exploit que je n'ose même pas essayer de relever car même l’incommensurable démesure de ma prétentions à des limites que je ne peux pas franchir.

 

Smash ‘N’ Survive est un mauvais jeu parfaitement médiocre, de cette médiocrité qui ampute tout espoir de pouvoir en tirer une qualité WTF mais qualité quand même. Il y a parfois à sauver un petit quelque chose qui rend l'expérience du mauvais jeu drôle, en tout cas au moins pendant quelques minutes comme l’improbable Supersonic Acrobatic Rocket-Powered Battle Cars un jeu de foot avec une balle géante et déjà des voitures folles. Et puis il y a les jeux qui malgré certaines tares arrivent selon moi à s'en sortir parvenant à construire un caractère intéressant à partir d'un défaut majeur comme Kane & Lynch 2 dont j'ai parlé ici il y a longtemps qui malgré l’absolue imprécision de scène de tirs parvient à trouver autour de ce défaut une forme d'immersion dans le réel étonnante ou encore AMY dont je parlerai ici prochainement jeu dans lequel à mon sens la lourdeur presque maladive de la maniabilité devient un élément constitutif d'une expérience de jeu agréable. Mais avec Smash 'N' Survive je ne vois vraiment pas comment je pourrais sauver quoi que ce soit dans ma critique.

 

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Trêve de déblatérations c'est parti pour le jeu de massacre parce que clairement Smash 'N' Survive est un massacre du jeu vidéo et en même temps qu’il est un jeu de massacre routier. Sur le papier Smash 'N' Survive est un jeu de course brutal, entendre par là un jeu où l'on contrôle un véhicule armé avec lequel il faut réussir des "missions" c'est à dire de rouler et détruire les autres concurrents en récupérant parfois des items. Arènes, courses à check point, death match en équipe, etc. le jeu voudrait proposer des missions variées, mais la médiocrité ambiante conduit chaque missions à ressembler à la précédente. Dès le lancement du jeu l'aridité atroce des menus laisse présager le pire ; le rift de guitare qui accompagne les menus je l'ai trouvé sympa la première fois, mais entre chaque menu un très énervant temps de chargement coupe la musique et la relance depuis le début à la page suivante rendant rapidement les premières secondes de ce riff qui se répète rapidement exaspérantes. Pourtant la musique - enfin le morceau parce qu'il semble qu'il n'y ai qu'un seul morceau - c'est peut être la seule chose acceptable dans ce titre, un morceau aux allures de hard rock des familles genre classique de ce style de jeu.

 

Visuellement le jeu est une énigme pour moi parce que techniquement je trouve certains décors honnêtes - honnêtes c'est cette graduation qui se trouve juste en dessous de potable mais juste au dessus de à chier - mais l'esthétique du jeu est creuse et sans âme, vide, vide de sens c’est comme si Smash 'N' Survive avait réussi à illustrer le néant de la direction artistique. Un jeu avec des décors et une musique tout juste acceptable pourrait se sauver avec un game play intéressant mais c’est à ce stade que Smash 'N' Survive commence à creuser les fondations sur lesquelles il compte établir la grandeur de sa propre décadence. Les voitures ont un comportement curieux - curieux étant l'euphémisme pour dire à chier - par moment les voitures sont comme collée à la route - enfin au sol dont parfois on peut imaginer que c’est une route - par moment glissantes comme une savonnette dans les douches d'une prison Ouzbèque et on réalise rapidement qu'il va être difficile de faire ce que l'on veut dans ce jeu - surtout si ce que l’on veut c’est passer un bon moment devant sa console -. Histoire de corser l’affaire la configuration de la manette est très mal pensée, le genre de configuration où il faut lâcher l’accélérateur pour utiliser son arme.

 

A ce stade là on est entrain de jouer à un jeu de course dans lequel il est plus souvent question de détruire son adversaire que de faire la course avec des véhicules mal modélisés équipés d’armes à la con qui plus est quasiment pas contrôlables ; c'est déjà pas la panacée mais ce n'est rien comparé à ce que nous réserve la suite. Parce que si Smash 'N' Survive s'est montré médiocrement médiocre jusqu'à présent il y a deux domaines dans lesquels sa médiocrité atteint des sommets qui flirtent avec le génie de la médiocrité. Pour savourer la grandeur décadente de Smash 'N' Survive il faut entendre ses bruitages ; j’imagine que les bruitages ont été confiés à deux stagiaires incompétents et sous payés certainement emplis de motivation voir même de bonnes intentions mais dont le sens de l'esthétique et de la rationalité auditive est totalement absent. C'est ainsi que lorsque les voitures dérapent on a droit à un bruit qui est à mi chemin entre le putois que l'on écrase, le bébé que l’on égorge et l'adolescente fan de Justin Bieber en pleine pamoison devant son idole. Quand les véhicules roulent sur ce qu'on suppose être de la boue on entend alors d'étrange borborygmes gastriques aussi improbables qu’inquiétant et tout est à l’avenant par exemple le son que provoque la destruction d'éléments métalliques du décor il semble sorti d'une vieille console 8 bits. Smash ‘N’ Survive laisse une impression auditive absolument indigeste. Je suppose qu'après s'être occupés des bruitages nos deux stagiaires de chez Version2Games ont été promus aux rayons programation et qu'ils se sont occupés de l'IA. S’occuper de l’IA des coéquipiers n’a pas du leur prendre plus d’une matinée - poses café clope comprises - tant celle-ci est inexistantes. J’imagine donc qu’ils ont tout donné sur l’IA des adversaires … le probème c’est qu’ils ne devaient pas avoir grand-chose à donner. C’est donc avec le même panache que pour les bruitages que Smash 'N' Survive propose d’affronter des adversaires dont on arrive parfois à penser qu'on les détruits non par velléités bellicistes mais par pitié pour achever ce qui ressemble à une lente agonie dégénérative. Il n'est pas rare de voir un adversaire errer maladroitement dans le décor après s'être lui même élancé à plusieurs reprises dans un mur laissant le joueur penser que l'IA a encore plus de mal que nous à contrôler les véhicules. Voyant la voiture errer comme hagarde on essaie alors de s'approcher du véhicule qui a semble t-il perdu la raison et telle Ripley dans Alien 4 on achève ces itérations monstrueuses qui nous rappellent que nous aussi nous sommes des monstre. Parfois on tombera sur un adversaire aux ambitions agressives plus marquées à notre égare et c'est là qu'on réalise que l'on n'a pas encore saisi les subtilités, les mystères ou les errements du game play de Smash 'N' Survive. Le jeu propose des voitures avec des armes, mais des armes de corps à corps et le combat au corps à corps en voiture c'est plutôt limité, donc on essai de rouler droit sur l'adversaire pour le percuter, là on est obligé de lâcher l'accélérateur pour déclencher une paire de lame qui ne servent pas à grand chose et qui souvent s'activent dans un effet de ralenti superbe et idéal pour profiter au plus près de tous les bugs de collisions.

 

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Le dernier espoir que l'on pouvait avoir était que le jeu qui promettait un environnement destructible offre un terrain de jeu qui par les circonvolutions évolutives de son game design morbide laisse planer l'ombre d'un point positif mais au lieu de cela nous sommes en présence d'arènes minuscules et de terrains ridiculement réduits. Finalement Smash 'N' Survive se résume très bien à un coin de son level design : à un moment on entre dans un tunnel, tout est noir, on fonce tu droit et au bout on explose sur un mur. Ce passage véridiquement présent dans le jeu résume parfaitement Smash 'N' Survive. Le jeu est nul, indigent et indigeste. Il est nul pour un jeu PS3, il est nul pour un jeu PSN, il serai nul pour un jeu PS2, il serai nul pour un jeu PSOne, il serai nul pour un jeu PSP, il serai nul bien évidement pour un jeu PSVita en fait il serai parfait sur Jaguar ; c'est à dire un jeu dont on pourrai croire qu'il sera bien mais qui en fait est nul.

 

C'est peut être ainsi que se termine ma carrière de blogueur à qui l'on fait tester des jeux : sur une bouse numérique venue d’Inde, car oui je ne vous l’avez pas dit Version2Games responsable de ce jeu est un studio Indien, d’un autre coté fort est de reconnaitre qu’en chiasse et autres émoluments scatologiques les indiens et l’eau du Gange en connaissent un rayon. Notez qu’il y a bien une pointe d’humour dans cet article, non je ne pense pas réellement que tous les blogueurs qui on le luxe de recevoir des jeux pour les tester sont plus conciliants avec les jeux de peur de ne plus en recevoir d'autre. D’autant plus que si je doute parfois de l’objectivité de certain, ce n’est pas par manque d’éthique de leur part mais parce que j’ai la sensation qu'avec le gratuit on est toujours moins exigeant, alors que lorsqu'un jeu nous à fait une ponction de 50 euros dans notre budget généralement en passant par un orifice dont on ne soupçonnait pas qu'il donne accès à notre compte en banque et bien on a tendance à être plus exigeant.

 

En tout cas amis et visiteurs ne dépensez pas 12,99 euros pour Smash 'N' survive.Si vous cherchez un jeu de courses brutal et fun vous pouvez attendre Twisted Métal même si j'ai peur qu'il soit lui aussi moyen - mais c'est dans sa tradition - sinon rien ne vaut un bon petit Burnout Paradise que vous trouverez pour moins de 15 euros en occasion. Sur ceux je m'en retourne jouer à des jeux que j'ai choisi histoire de trouver quoi raconter à leur sujet, je devrais logiquement revenir parler de AMY dans quelques temps

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