Margoth et son Antre semblent plutôt occupées en ce moment par autres choses que les jeux vidéo, c’est un symptôme qui touche tous les blogueurs à un moment donné parce qu’on ne fait pas carrière dans son blog de la même façon que l’on faut carrière dans sa vie. Fort heureusement - je dis heureusement parce que j’aime la prose de Margoth - ça ne l’empêche pas d’écrire encore de temps en temps des articles avec qui je suis souvent d’accord et qui ont la particularité de me faire réagir et de m’inspirer. Le dernier en date fait un constat que je partage - et j’espère que d’autres joueurs partagent aussi - : l’E3, et petit à petit tous les salons de jeux vidéos, cesse d’être une machine à faire rêver et devient une simple foire du marketing. Certains gamers qui se souviennent avec nostalgie du temps d’avant vivent cela comme une grande désillusion. Je vous conseil de lire l’article de Margoth et pourquoi pas le mien avant de poursuivre la lecture de celui-ci qui justement rebondi ou poursuit une réflexion déjà esquissée ailleurs.

 

Ce qui suit est la reprise d’un texte laissé en commentaire sur l’article de Margoth agrémenté de quelques précisions ou retouches stylistiques, je dis ça pour éviter d’avoir un lecteur déçu s’il a prit le temps de lire l’article et les commentaires sur l’Antre. A postériori je me demande si l’E3 - et finalement tous les salons de jeux vidéo - ne sont pas entrain d’opérer un tri parmi la communauté des joueurs en faisant émerger d’un coté une race de joueurs, ceux qui dans le fond se contre foutent du marketing, des annonces et de la communication, des joueurs qui préfèrent jouer à la leur rythme et selon leur propre goût, en prenant le temps de choisir, de découvrir les jeux en fonctionne de leur sensibilité et de leur disponibilité et non selon le dictat des agence de com et de l’autre coté une race post moderne de consommateur de jeux vidéo, de relais de communication, de passionnés pour qui l’important semble d’être au cœur et au fait des moindres nouveautés bref en un mot des geek ; des gens pour qui suivre les soubresauts de cette sphère culturelle est prioritaire devant l’expérience de jeu. Le joueur et le geek c’est peut être la véritable scission qui est entrain de se préparer et qui remplacera le fameux faux problème qui met dos à dos le hardcore gamer et du casual gamer qui dans le fond sont tous les deux de la même race.

 

Les temps changent, les modes de consommation aussi, les comportements aussi, les rapports de force aussi, alors pourquoi ne pas imaginer cela ; une évolution distincte entre ceux qui jouent s’informent et relaient les information pour être à la pointe de l’actualité - ce qui pour moi est un des piliers de la définition du geek même si ce n’est pas le seul - et ceux qui jouent pour le jeu, pour l’expérience, pour le plaisir de l’immersion, bref ceux qui jouent comme d’autres prennent un livre pour un moment d’évasion et de détende par le biais d’un objet culturel.

 

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Je ne porte pas de jugement de valeur à propos de l’une ou l’autre de ces races dont je parle et dont je ne suis même pas sûr qu’elles existent ou si elles ont une chance d’exister. Mais je crois que différents comportement émergent, je suppose qu’ils sont complémentaires ou en tout cas qu’ils peuvent cohabiter. Surtout je suis sûr que les individus peuvent passer d’une race à l’autre à la manière de ce qu’il se passe dans un RPG un peu permissif. C’est peut être ça la conséquence d’internet, de twitter, de la crise économique mondiale, des budgets communication, de la marchandisation des idées, des blogs, du libéralisme, du désenchantement du monde, de l’individualisme et du pragmatisme. Oui c’est peut être tout cela qui à l’œuvre en même temps au cœur de la même société conduit à différentier différentes races de passionnés du jeu vidéo parce qu’à n’en pas douter si les formes d’expression, les modus operandi changent d’une race à l’autre, la passion elle, elle ne change pas, enfin c’est ce que je veux croire.

 

J’ai la sensation que le joueur passionné de jeu vidéo souvent doublé d’un geek lui même souvent doublé d’une ou de plusieurs entités numériques - via les blogs et les réseaux sociaux - est de plus en plus souvent récupéré par le système. Sans aller jusqu’à dire qu’il devient un pion il me semble qu’il devient un des rouages essentiels de la cette machine dont l’ambition est la communication à but commercial. Que ferai les CM sans la caisse de résonnance des fans, des blogueurs, des twittos … ? Si certains blogueurs deviennent les artisans de cette mécanique où la communication est reine et le jeu vidéo vassal ils ne sont pas les seuls à se trouver de ce coté là, tous les joueurs qui consomment les jeux vidéo comme un produit de saison ou comme le fruit d’une mode renforcent cette logique qui semble être soumise à l’emprise d’un temps éphémère ; on ne joue pas par goût de tel ou tel jeu mais parce que c’est la saison du nouveau Fifa, du nouvelle Call of Duty, du nouveau Assassin’s Creed, du nouveau Final Fantasy, etc. c’est une façon d’appréhende r le jeu vidéo, je ne dis pas qu’elle est mauvaise, je dis juste que ce n’est pas la seule et qu’elle marque une distance avec ceux qui jouent avant tout par goût de tel ou tel jeu même si celui-ci est vieux de 5 ans. C’est pour moi une évidence, un constant, un état de fait mais je ne dis pas - parce que je ne le sais pas - que ce modèle est pérenne. Il est possible, voir fort probable, qu’il évolue encore. Quand et comment je ne le sais pas mais j’espère que le joueur et que le passionné sauront prendre suffisamment de recule pour réinsuffler au jeu vidéo une dimension épique, fraiche et créative. Je crois et je veux croire à la force du jeu vidéo, à ses possibilité de monstration, de narration et de création quasi sans limite, je crois que le jeu vidéo permettra de mettre en perspectives des idées et des concepts capables faire évoluer la société du futur ; cela peut sembler un peu abstrait mais après la littérature et après le cinéma je pense que le jeu vidéo à le potentiel d’incarner et d’exporter les idées, les concepts et les valeurs de demain, mais à condition qu’il se sorte les doigts du cul.

 

Je me suis un peu perdu en digression mais tout cela part du constat que l’E3 avec ou à cause des voix de la communication internet à perdu sa capacité à faire rêver et à travers cela le jeu vidéo à perdu un peu de son aura et de sa capacité à mobiliser nos imaginations, c’est peut être juste que nous sommes devenu plus vieux, moins naïfs, plus pragmatique, moins rêveurs, c’est certain mais les grandes messes du jeu vidéo n’ont rien fait pour nous empêcher de grandir et d’apprendre l’amertume et le cynisme. Finalement si deux race de passionnés de jeu vidéo émerge il y aura bien les joueurs qui jouent pour le jeu et eux seront les amères et de l’autre coté les joueurs geek qui sont une forme mutante et post moderne de ce qu’aurai pu être l’avant-garde et eux seront les cyniques.


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