Hitman Absolution ne m'a pas fait bonne impression
29 mai 2013Quand je suis sorti de Catherine, j'étais plutôt euphorique, charmé d'avoir été emporté si fort et si loin au creux d'une création vidéoludique. D'une certaine façon c'était inédit pour moi, j'ai voulu alors renouveler l'expérience, mais pas avec Catherine, pas tout de suite, j'ai envie de conserver encore intact ma première expérience, je voulais donc renouveler l'expérience avec un autre jeu. Et cela tombait bien, ce mois-là avec Catherine, l’autre jeu alloué aux abonnés premiums du PSN + c’était Hitman Absolution. Si Catherine a connu un succès critique certain mais un succès public très relatif - et à mon goût insuffisant tant ce jeu est une gifle que devraient prendre tous les joueurs - Hitman a bénéficié d'un succès critique certain et d'un succès public non démenti. Même si je suis d'un naturel méfiant vis-à-vis les objets qui mobilisent très amplement l'appréciation des foules je me suis lancé dans Hitman Absolution avec la fleur au fusil et l'envie d'en découdre et d'aimer ça.
Dès le départ, j'ai reconnu et apprécié le professionnalisme du jeu, avec un générique d'introduction digne de ce que l’on voit au cinéma avec du faste mais de la retenue. En voyant cela, j'ai eu une pensée pour Max Payne 3 et son style outrageux et ostentatoire et je me suis dis que ça s'annonçait bien, que Square Enix avait de la maîtrise ; j'ai trouvé cela élégant, un peu convenu et désuet mais classe. Bon je ne vais pas vous la faire à l'envers, c'est mon premier Hitman, pour autant je sais que l'agent 47 et du genre tueur parfait froid et efficace et j'ai été étonné de le voir débuter le jeu dans un camion glacier ; quand on est un tueur de prestige et d’expérience je pensais qu’on été capable d’envisager une couverture qui puisse nous permettre de franchir le portail d'une propriété ; enfin cette introduction a peut être vocation a faire sourire et détendre les débutants comme moi. Oubliant donc l’incongruité de cette approche aussi inutile qu’absurde, je suis rentré dans le jeu, c’est-à-dire dans la propriété.
J'ai trouvé cette entrée en matière plutôt bourgeoise dans sa façon d'étaler ses qualités, ses graphismes fins, sa lumière alors j'ai repensé à l'introduction et j'ai un peu pondéré mon souvenir. Bref, je suis rentré dans le gameplay au rythme de ma progression dans la propriété ; j’ai été surpris qu'il y ait autant d'endroits pour cacher un corps dans un lieu, en même temps je me suis dit que la bourgeoisie a toujours des cadavres dans le placard. J’ai pris le pouls du gameplay, je ne me suis pas attardé à écouter les gardes, je me suis fait discret et j’ai avancé et j’ai été assez interloqué par ce principe de déguisement, enfin de costume ; ressentir comme un paradoxe à un jeu qui semble vouloir offrir une expérience « réaliste » avec une IA voulue sérieuse et pourtant permettre cette absurdité, ce tueur froid et implacable qui se déguise en un claquement de doigt. Je suis rentré dans la maison, décoration d’intérieur sans style, sans personnalité, impression de nouveau riche, j’ai raté ma discrétion, j’ai commis un petit carnage à l’arme à feu, j’ai trouvé le feu de l’action terriblement lourd ce qui m’a fait comprendre que Hitman Absolution était bel et bien un jeu d’infiltration. Bref une fois le carnage passé, je suis monté à l’étage éliminer ma cible.
Et c’est là que j’ai pris ma première gifle ; j’ouvre la porte, la cinématique se lance et là premier énorme faux raccord. Je m’étais approché de la porte dans un hideux costume de cuisinier pourtant dans la cinématique mon agent retrouve son smoking ; admettons qu’il ai eu la bonne idée de le plier et de le garde dans sa poche. Là devant lui la cible prend sa douche, je peux admettre que sa suite est particulièrement bien insonorisée et qu’elle n’a rien entendue. La cinématique est claire, on voit la cible nue sous sa douche aux parois de verre, la cinématique est claire, on lui tir dessus, le verre explose, la cible tombe et on s’approche d’elle recueillir son dernier souffle et là je vois la femme drapée dans ce que j’ai déduit être un rideau de douche. Deuxième faux raccord violent, hideux, fâcheux. À partir de là j’ai été énervé, dégoûté trop vite du jeu, je suis totalement sorti du titre alors que j’avais même pas fini le tout premier niveau.
Par la suite j’ai vraiment eu du mal à accrocher à l’ambiance, l’univers, le jeu, je me suis accroché aux défauts, j’ai trouvé que l’agent 47 avait un balais dans le cul, un peu moins de charisme que le fils caché de Vin Diesel et Jason Statham, je l’ai trouvé ridicule quand il essaie d’être discret comme un ninja. Je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer la profondeur des poches de ce tueur capable de cacher dans l’une d’elles un bidon d’essence ou une radio ou une ventouse à chiotte tout en sachant être discret. J’ai été saisi par l’indigence des voix de la VF qui ne sont pas aider par des dialogues qui oscillent entre ridicule et pathétisme ; quand le roi de Chinatown lance sa tirade sur sa voiture garder son sang froid et son sérieux relève de l’exploit. En plus quand on sort de Catherine dont les doublages et les dialogues sont merveilleux on devient vite exigeant et personnellement trouver de si mauvaise voix sur un jeu de cette ampleur je trouve que c’est à la limite du foutage de gueule. Quand l’agent 47 est rentré dans un conduit d’aération et qu’il a allumé son Zippo pour s’éclairer durant la traverser d’un couloir d’un mètre trente j’ai compris que c’était fini et que quelques soient les qualités de ce jeu je n’arriverai pas à y adhérer. Quelques minutes plus tard, une cinématique m’a montré l’agent s’attaquer comme une merde à un gros Mexicain dont lui et moi avions entendu qu’il était rugueux et méchant ; sachant cela pourquoi s’est-il donc attaquer à lui aussi piteusement ? Sans blagues, merde ! J’ai joué encore quelques minutes et je me suis arrêté, à quoi bon se faire du mal ?
Je comprends très bien que ce jeu ai du succès et des admirateurs, parce que si l’on se concentre sur le gameplay l’expérience est intéressante. Mais vous savez quoi ? Je n’aime pas l’infiltration. D’une part ça me stresse, j’aime bien le stresse des jeux d’horreur mais pas celui de ce type de jeu. D’autant plus que j’ai souvent du mal à cerner, discerner le comportement des gardes et donc à adopter une posture logique. Mais le principal reproche que je fais aux jeux d’infiltration, c’est qu’elle n’est souvent qu’une possibilité. Sous-entendu, on peut se débrouiller pour passer en force même si ce n’est pas le meilleur moyen ; mais voilà mon soucis, quand on commence le niveau on se dit qu’on va aller dans le sens du jeu et la jouer fine, on observe, on essaie de comprendre et on agi au mieux et tout va bien jusqu’au moment où un truc part en couille et qu’on est repéré. Dans la quasi-totalité de tous les autres jeux, quand tu foires tu meurs et tu recommences, tu apprends de tes échecs et tu progresses. Mais dans les jeux d’infiltration quand tu foires ton infiltration le jeu continu mais ce n’est pas perdu, du coup si tu veux recommencer soi tu joues comme une merde pour te faire tuer, soit tu passe par le menu et tu relance le truc mais à force ça te fait sortir du jeu, enfin moi ça me fait sortir du jeu. J’avais eu le même problème avec Dishonored et Deus EX Human Revolution, tu commences un niveau discret, mais à partir du moment où tu es repéré rien ne te retiens de jouer du carnage. Bref, un jour je serais peut-être prêt à jouer à un jeu d’infiltration et ce jour là je suis sûr que j’adorerai Hitman Absolution. Attention je ne dis pas que le jeu est mauvais, j’admire ses qualités techniques et son gameplay mais c’est juste que je n’ai pas accroché et que je lui reproche d’affreux faux raccord ce qui est honteux quand tu veux te la jouer « film ».
Note : Un petit article sans prétention, une impression à chaud, enfin à tiède, pas de la grande écriture, mais du vrai vécu, du vrai ressenti in game. Difficile d’avoir une idée de la valeur de cet article, je vous laisse donc avec un 2 qui aurai pu être un 3 parce que je reste dans une longueur raisonnable et qu’il me semble que l’écriture est fluide, quand on a rien d’intéressant à apporter autant le faire sans que ce ne soit désagréable à lire. Petite satisfaction personnelle : deux articles en deux jours