De la haine à l'amour ; la Xbox One a le dont de faire tourner les têtes

De la haine à l'amour ; la Xbox One a le dont de faire tourner les têtes

Nous sommes en plein E3, salon qui lui-même tombe en pleine année de renouvellement générationnel de console HD ; PS4 et Xbox One en tête. Les joueurs, les blogueurs, les youtubeurs - qui sont souvent les mêmes - du monde entier semblent depuis des semaines être en plein émoi, prêts à s’enflammer pour un oui, prêts à réprimander pour un non. Ils semblent être devenus aussi versatiles qu’une jeune fille insouciante au cœur d’artichaut qui en sentant les parfums floraux, tombe amoureuse de tous les beaux garçons qu’elle croise mais qui peut en un battement de cils changer d’avis.

À chaque conférence, à chaque annonce, à chaque rumeur, à chaque démenti, à Shaka Ponk, nous avons droit sur les réseaux à une avalanche de réactions, de remarques, de projections, de prospectives et de prises de positions avancées ; et il y a des réactions pour tous les goûts, réactions à chaud, à tiède, à froid, lyophilisée, bio, allégée, végétarienne, fast-food, etc. On y va tous de notre petit mot, une bonne remarque, une critique, un avis, un trait d’esprit, on se sent presque obligé de réagir histoire de faire bonne figure même si dans le fond on n’a pas vu grand-chose, on n’a pas su grand-chose, bref même si on s’en fout.

Tout cela, vous le savez déjà pour peu que vous soyez un minimum présent sur la toile. Là où les choses deviennent amusantes, c’est quand les gens, blogueurs, youtubeurs, webjournalistes et toutes ces personnes qui se prétendent êtres « du milieu » réagissent avec sérieux, réagissent en tant que personnages « du milieu ». C’est drôle parce que justement ces gens se prennent au sérieux en essayent d’adopter une parole éclairée, mais en oubliant que le lendemain, ils vont peut-être devoir dire le contraire de ce qu’ils écrivent à l’instant. Le cas Mircosoft avec sa Xbox One semble un cas d’école ; hier encore on lui crachait à la gueule vis-à-vis de choix technologiques qui bouleversaient les habitudes des joueurs et ce soir les amateurs éclairés comme les pros semblent tous vouloir faire l’amour à la Xbox One parce qu’ils ont vu des jeux. Et après ? On rejouera la même avec Sony, Nintendo, avec Apple, etc. on juge à vide, on juge vite, on mélange ses fantasmes, ses envies, ses peurs, puis on achète, on adhère, on espère, on mélange ses fantasmes, ses envies, ses plaisirs. Nous sommes des girouettes à qui l’on exige de prendre position, une posture presque marketing - les discussions se terminent souvent par, j’achèterai / je n’achèterai pas telle console, tel jeu, tel produit -, on est sommé de savoir ce que l’on fera et surtout de savoir ce que l’on pense avant même que le produit en question soit terminé. Et les réseaux, Twitter en tête, devient le parfait vecteur de cette vacuité de l’immédiat parce qu’à ce jeu de la réaction à chaud on perd deux choses :

  • Le temps de la réflexion
  • Le temps du désir

 

Une fois que le joueur, consommateur potentiel, à perdu ces deux choses il devient à coup sûr plus docile aux grands jeux de la consommation. On perd aussi je trouve un peu de crédit quand on espère avec sur les jeux vidéo une parole un peu critique, mais bon c’est un point de vu très personnel. Personnellement, et pour éviter de passer pour une girouette plus encore que je ne le suis, j’ai décidé de ne rien dire au sujet de la Xbox One ni même sur la PS4, d’ailleurs j’ai même décidé de ne rien en penser non plus. Donc ce n’est pas la peine de me demander mon avis.

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