Des jours, des semaines et maintenant presque des mois que ma console se faisait capricieuse pour lire les jeux et même pour lire les blu-rays. C’est venu progressivement, me faisant penser au départ, que ma radinerie et mon vouloir toujours payer mes jeux moins chers dans des boutiques d’occasions douteuses, de celles qui collent des étiquettes et des prix quasiment indélébiles sur les boîtiers, m’avaient conduit à acheter des jeux en trop mauvais états pour être lus. Et puis j’ai craqué pour des nouveautés, en tout cas une fois, Ni No Kuni pour rendre hommage à ce grand jeu et ces plus de 100 heures que j’ai passé à le retourner et là aussi, avec une galette neuve immaculée ma console c’est montrée capricieuse, je le prends, je ne le prends pas, le lance, je ne le lance pas et j’ai compris que mon optique était entrain de rendre l’âme parce que je n’en doute pas, si les yeux sont des fenêtres sur l’âme de l’homme, les optiques sont les fenêtres sur l’âme de la console.

Putain d’obsolescence programmée qui me prenait ma console quelques trois années après sont arrivée. C’est pour cela que je me suis mis à jouer à tous ces jeux dématérialisés offerts pour le PSN+ ou acheté un jour de bravade par ma carte couleur bleue. Nous sommes vraiment des moutons nous les joueurs, et nous ne sommes même pas phosphorescents, ce que ça peut être con un mouton blanc, aussi docile que l’oie blanche et naïve mais ça les joueurs qui joué à Catherine le savent - quelques autres aussi puisque je n’ai jamais fais plus que la démo de ce jeu curieux et que je le sais pourtant -. L’obsolescence, cette épée de Damoclès que la culture de la consommation érige au-dessus de chaque objet manufacturé qui sort des usines de production, délocalisées ou non ; rien n’y échappe, de la voiture au lave-linge, ta télévision, ton briquet et bien sûr ta console de jeux vidéo. Mais j’ai l’amère sensation que l’obsolescence de nos consoles de jeux est programmée pour arriver plus vite qu’ailleurs, d’autant plus que les joueurs se coltinent une double obsolescence ; celle de la panne programmée pour arriver trop tôt, combien de ring of death, de consoles qui refusent de faire tourner les galettes que l’on leur présente … et avant cela combien de consoles mises sur la tranche, sur le dos pour pallier les défaillances ? Et puis il a l’autre obsolescence, la plus cruelle, la plus sournoise, la plus violente aussi, c’est que nos consoles sont créées pour être dépassées cinq ou six ans après leur naissance, et encore cette génération aura duré plus que les autres. Acheter sa console day one c’est savoir que l’on sera devant le dilemme de devoir la remplacer dans cinq ou six ans si l’on veut continuer de suivre l’actualité vidéoludique et pour ceux qui ne l’achèteront pas le premier jour la durée de vie est d’autant plus courte.

Et nous les gamers nous ne disons rien, pire, si nous ne réjouissons pas pour célébrer la venue d’une nouvelle machine on passe pour un vieux con, un pisse-froid, un sans cœur, un homme blasé mais peut être sommes nous simplement lassés d’être lésés et de devoir pour jouer changer de machines. Le jeu vidéo aime se comparer avec les autres formes de divertissement culturels littérature, cinéma, musique, mais un livre est un livre, une salle de cinéma une salle de cinéma, une salle de concert une salle de concert, pas besoin d’en changer tous les cinq ans pour continuer d’en profiter et si on vient me dire que les supports de la musiques changent je dirais que c’est vrai mais avec un cycle de renouvellement plus lent que ceux du jeu vidéo.

Je me suis lassé du dématérialisé, d’autant plus que j’achète les jeux pour y jouer longtemps après et que vidéoludothèque est pleine de titre auxquels je voudrais jouer ; j’ai donc décidé de faire réparer ma console. Pour un peu plus que le prix d’un jeu neuf et pour un peu moins que le prix d’un mauvais collector de jeu vidéo j’ai fais changé mon optique et aujourd’hui de nouveau les jeux et les films tournent dans ma consoles me laissant le loisir d’en faire mon loisir et d’y jouer. En allant déposer ma console, en allant la reprendre j’ai eu l’impression d’être un résistant, un combattant contre l’obsolescence, un militant criant silencieusement à Sony « non je ne te redonnerai pas mon fric pour me racheter une console », oui hier en sortant de ce réparateur de console je devais avoir l’air un peu con mais j’étais heureux et je suis heureux encore aujourd’hui. I’m back in the game

Playstation 3 Anatomie par Madspeitersen - je trouve que ça illustre parfaitement cet article
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