Dead or Alive 5, encore un jeu gratuit - après paiement prémium au PSN - qui arrive dans ma console accompagnée d’une certaine attente de ma part. Je suis un homme, et je confesse que je n’ai pas nécessairement une attention "particulière" pour Dead or Alive.

 

Première partie. Je prends Tina - prendre au sens gamer du terme, pas au sens biblique du terme -. Direction le mode arcade. Un combat, deux combats, la catcheuse porte un chapeau de cow-girl, un jeans slim et un bikini aux couleurs des États-Unis si petit que je me demande comment son opulente poitrine qui n’a de cesse de remuer fait pour ne pas s’en échapper. Tina autant et Dead or Alive sont fidèles à l’idée que j’en avais. Pourtant la dernière fois que j’ai posé les mains dessus - sur le jeu, par sur Tina - c'était sur Dreamcast. Troisième combat, Tina démarque dans l’arène avec son cri de guerre "Yeah, it’s showtime !" curieusement traduit par un modeste "Ouai ! c’est la fête !" Nous sommes dans un cirque, musique de circonstance, diables qui sortent de leurs boîtes, cotillons dans les airs et combat pop-corn. C’est à ce moment-là que j’ai compris que Dead or Alive 5 serait fidèle à sa réputation, sexy, drôle, décomplexé, technique et généreux.

 

Même si j’ai remporté mon premier tournoi en mode arcade en mode débutant, je sais bien que si je veux pouvoir affronter un jour "le maître du jeu" à savoir @aquab0n, qui s’est curieusement pris de passion pour ce jeu de combat, il faut que je m’entraîne dur et que j’apprenne les subtilités du titre. Les coups de base, prises de base, viennent très naturellement mais on sent bien que le jeu possède une palette de subtilités. Donc avant d'affronter le maître direction le monde histoire ; assez curieusement le mode histoire et le monde entraînement / tutorial ne font qu’un.

 

Dans ce mode on ne choisi pas son personnage, on ne choisi pas l’histoire non plus. Non, le mode histoire est un ovni vidéoludique entre narration barrée, conseil de jeu et combats dont on ne sait pas s’ils sont faciles ou difficiles. Cela commence sur une scène de guerre, une escouade de soldats, nez à nez avec un enfant dans les décombres d’une ville, travelling laissant supposer une attaque et cut ! Fondu au noir, New York le même jour, on enchaîne sur un combat d’entraînement, puis retour dans cette sur la première scène, attaque ninja qui décime les soldats, de nouveau cut ! Fondu au noir et on se retrouve sur un bateau dans le bureau d’une beauté incendiaire dont la tenue ferait passer pour une none la plus pute des putains. Discussion énigmatique, mise en scène langoureuse, apparition de Kasumi sur une musique mélo dégoulinante de romantisme dramatique. Puis l’histoire continue de se dévoiler avec des clones, des ninjas, des organisations paramilitaires, des demi-frères et sœurs, des vengeances. Beaucoup de parlote, très peu de combats. On passe d’une scène à l’autre sans queue ni tête, parfois on fait un combat et à l’intérieur de ce combat, il y a comme une sous-mission spéciale qui correspond à un tutoriel.

Au même moment au siège de la DOTEC, trois jours plus tard à New York, le lendemain en Amazonie, etc. Dead or Alive 5 déroule un mode histoire déroutant, délirant, décomplexé, bref déconnecté d’une narration classique. C'est déroutant mais rafraichissant, le déséquilibre entre storytelling et combat est intéressant en terme de créativité, je crois que ça illustre bien la nature décomplexée de Dead or Alive 5

 

Je reviendrais sûrement dans un autre article sur l'aspect mamaire, sexy, torride, érotique, vulgaire et délicieux de Dead or Alive 5 ...

Je reviendrais sûrement dans un autre article sur l'aspect mamaire, sexy, torride, érotique, vulgaire et délicieux de Dead or Alive 5 ...

D’une part parce que l’histoire est abracadabrantesque à base de vengeances, amitiés, de séduction, de relations incestueuses, tensions érotiques, de désirs homosexuels, d’amour, de gloire, de beauté, sur fond de société secrète, de complexe militaire, de ninja et de grand combat d’art martiaux. D’autre part parce que pour raconter cette histoire les développeurs ont mis sur pied une narration fractionnée au premier abord absurde, mais en réalité très bien pensée et très structurée. Cette narration est pourtant difficile à décrire. La narration est découpée en chapitres, dans une narration classique les chapitres se suivent et s’enchaînent selon une trame chronologique qui, si l’on devait la dessiner, ressemble à une frise chronologique avec un début, un milieu, une fin. Dans Dead or Alive 5 c’est différent. Bien sûr, pour le joueur, les chapitres s’enchaînent les uns après les autres, le 02 après le 01, le 22 après le 21, etc. Par contre l’histoire ne suit pas réellement ce déroulement là. La chronologie que dessine Dead or Alive 5 n’est pas linéaire, elle s’étale en plusieurs directions / dimensions selon un organigramme complexe que je vous mets là en illustration pour mieux la comprendre.

 

Voilà à quoi ressemble le calendrier / la chronologie de Dead or Alive 5 en mode histoire. Elle dessine une histoire qui peut se lire dans plusieurs sens

Voilà à quoi ressemble le calendrier / la chronologie de Dead or Alive 5 en mode histoire. Elle dessine une histoire qui peut se lire dans plusieurs sens

L’ensemble de cet organigramme est appelé le calendrier, les lignes horizontales correspondent à des unités de lieux, si plusieurs chapitres se trouvent exactement sur la même ligne, c’est que les actions se passent dans le même lieu. Les lignes verticales correspondent à des unités de personnages. Se déplacer horizontalement sur le calendrier déplace donc le point de vue de l’histoire de personnage en personnage, se déplacer verticalement du haut vers le haut du calendrier nous fait avancer dans le temps, plus un chapitre est bas plus il est avancé dans le temps, et suivre la ligne tortueuse de la narration nous conduits à voyager dans l’espace et le temps avec un sens de la narration qui n’est pas sans rappeler ce que la nouvelle vague à apporté au cinéma. En avançant dans le mode histoire de Dead or Alive 5 j’ai pas pu m’empêcher de lui trouver un petit côté « et pendant ce temps à Vera Cruz » de La Cité de la Peur et un petit côté nouvelle vague pour le montage cut et la réutilisation de certaines scènes. Bien sûr, ce n’est qu’un mode histoire / tutoriel dans un jeu de combat, bien entendu ça ne révolutionne rien, mais j’apprécie le soin apporté et la liberté prise pour briser l’aspect pauvre et sériel du jeu de combat. En même temps, ce mode histoire là, cet unique mode histoire je le ferai une fois et c’est tout. Une fois passé le plaisir de la découverte il n’apporte rien.

 

Je doute être encore prêts pour affronter @aquab0n, mais je doute l’être un jour. Alors même si je n’ai pas encore terminé le mode histoire je crois que j’ai suffisamment compris le principe du jeu pour d’affronter même si j’ai encore du mal à sortir les contres aux bons moments. Plus que jamais j’ai l’impression que ce jeu de combat mériterait d’être pris en main avec un bon gros stick arcade.

Pendant ce temps à Vera Cruz

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