Depuis que j’ai pris connaissance des blogs de jeux vidéo il y a une chose qui m’a toujours interpellé : c’est le rétrogaming. D’ailleurs un de mes premiers articles je l’ai consacré à dénigrer cette mode, que je trouve ridicule et absurde - comme le sont quasiment toutes les modes -, et même assez insultante vis-à-vis des personnes qui jouent à des jeux vidéo anciens non pas parce que c’est trop la classe de rétrojouer mais simplement parce qu’ils sont pauvres ou qu’ils se foutent de la nouveauté et que pour eux l’essentiel c’est de jouer. Sérieusement, combien de joueurs ont débuté leurs carrières de joueur sur une console hors de mode héritée de leur grand frère / leur cousin / leur père / ou l’Armée du Salut sans se préoccuper de la question du rétrogaming ? Et d’ailleurs qui pourrait leur reprocher de ne pas se prendre au sérieux de cette posture vu que la question n’est pas évidente à solder. Ne pouvant pas nier l’existence du phénomène rétrograming j’ai été amené plus d’une fois à me poser cette question : à partir de quand peut-on parler de rétrograming ?

C’est vrai, c’est con comme question, mais comment pourrions-nous définir ce mouvement si nous ne sommes pas capables d’en cerner les limites ? Comment allai-je pouvoir parquer les rétrogrameur dans une belle case qui ferment à clef si je ne savais pas où se trouvaient les limites de ladites cases ? Et puis comment faire la part des choses entre les rétrogameur que je considère comme les hipster du jeux vidéo donc à ce titre relativement méprisables et puis les joueurs normaux qui jouent normalement à des jeux qui sont juste pas sortis dans les dix derniers mois ?

La PSP sera donc ma rétro console à moi ; le rétro jeux vidéo donnant aux rétros joueurs l'impression de devenir des esthètes, des spécialistes

La PSP sera donc ma rétro console à moi ; le rétro jeux vidéo donnant aux rétros joueurs l'impression de devenir des esthètes, des spécialistes

Et puis un jour j’ai compris, mais avant j’ai acheté une PSP. C’était juste quand la console était en fin de vie, un peu avant la sortie de la PS vita. J’ai eu un coup de foudre pour un jeu - que je n’ai toujours pas acheté, un RPG qui se passe dans une prison pour femmes … - pour lequel il me fallait possède la console adéquate. Et puis vous savez comment sont les joueurs, quand ils ont une console, ils achètent des jeux dessus pour y jouer ; et comme après tout moi aussi je fais partie de la même caste qu’eux, j’ai commencé par acheter les classiques, les « hits » de la PSP ; God of War, Metal Gear, Parasit Eve - mais ça c’était surtout pour la scène de la douche  - mais bon si j’avais acheté une console en fin de vie c’était surtout pour payer mes jeux moins cher, pas cher, en tout cas jamais plus de dix euros - sauf pour Peace Walker -. J’ai rapidement arrêté de chercher les classiques et je me suis mis à acheter surtout des jeux que je ne connaissais pas juste parce qu’ils étaient « moins chers ». Je me suis mis à acheter plus de jeux que  je ne pouvais en jouer, au bout d’un moment je me suis mis à acheter des jeux que je ne prenais même plus la peine de tester, même pas une petite partie pour vérifier qu’ils fonctionnent. J’ai fini par me retrouver avec plus de jeux non joués et inconnus que de jeux auxquels je jouais. Je me suis surpris à n’acheter que des jeux dont la boîte était dans un état décent et laisser passer les paquetages indigents. Et le jour où je me suis retrouvé devant un jeu sans savoir si je l’avais ou non déjà acheté j’ai réalisé et pris conscience que j’étais entrains de faire du rétrogaming !

Effectivement et si ce n’était que cela le rétrogaming, rien d’autre que cela ? Simplement collectionner des jeux vidéo, une collection qui ne dit pas son nom et qui se cache derrière quelques parties que l’on joue sous le prétexte de se réjouir de jouer à des jeux anciens alors qu’en réalité on prend le plus gros de notre plaisir à acheter, fouiner, fouiller, chiner, chercher des jeux pour les accumuler tout en dépensant moins que si l’on devait acheter un hit neuf à prix entier chez Micromania. Bien sûr, je pourrais faire comme les rétros joueurs et vous dire que je fais cela pour préserver une part de la culture vidéoludique, ou bien essayer de vous convaincre que les jeux vidéo étaient nettement meilleurs avant. Mais ça serait vous mentir, il y a d’excellents titres sur la PSP c’est indéniable mais si on devait se contenter de jouer qu’aux hits on finirai par se lasser. Je crois que mon plaisir de joueur rétro c’est le plaisir de pouvoir acheter n’importe quoi, les meilleurs jeux et les bouses et de pouvoir se réjouir de cela. Le rétro jeux vidéo comme un pur plaisir de consommation, de possession, d’accumulation voilà à quoi ça ressemble le rétrograming pour moi. J’avoue aussi ressentir une petite pointe d’archiviste dans ma démarche, le plaisir de sauver des jeux du néant et de l’oubli des brocantes et des Easy Cash, le plaisir presque de la restauration quand on débarrasse une jaquette des étiquettes disgracieuses.

Aujourd’hui je possède plus d’une cinquantaine de jeux sur PSP, j’ai un peu honte de l’admettre mais je crois bien que je suis devenu rétro joueur ; désolé.

Une petite partie de ma collection de rétro jeux

Une petite partie de ma collection de rétro jeux

Merde ... Et si j'étais devenu un rétro joueur ?

Note : Un petit article sans intérêt qui m’a été inspiré il y a « très » longtemps par un article de Outer Heaven qui sur son blog avait partagée une vidéo où elle parlait de sa petite collection de rétrogaming. Je traîne cette idée très bête que le rétrogaming c’est juste un collectionneur qui assume pas d’être juste un collectionneur, depuis longtemps, je suis soulagé de l’avoir enfin lâchée et tant pis si l’article n’est ni très drôle ni très intéressant. Mais bon bloguer c’est aussi savoir être médiocre. Et puis je ne vais pas me montrer trop dur, j’aime bien l’utilisation de l’expression « rétro joueur » pour me réapproprier le rétrogaming. Par contre je ne suis pas sur que le rétro jeux vidéo entre dans mes anales et si ce n’est pas le cas je remettrais l’expression dans ma culotte. Et puis j'aime bien pouvoir illustrer un article avec une photo de moi et d'une partie de ma vie - la photo du tiroir étagère est prise dans ma chambre, vous êtes donc entrer chez moi -.

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