Je ne me souviens de la première fois où j’ai vu Blade Runner. Est-ce que c’est un ami qui est venu avec le film en nous annonçons qu’il fallait absolument voir ce film ? Est-ce qu’il est tout bêtement passé à la télévision et que je l’ai regardé par hasard ou pour pouvoir en parler plus tard à l’intercours ? C’est comme cela que j’ai découverts Alien. Assez jeune j’ai eu le droit de mettre dans ma chambre une vieille télévision en noir et blanc avec réglage des chaînes manuellement bouton par bouton que j’avais trouvé au grenier. Je me rappelle très bien que c’est sur ce très modeste écran que j’ai vu pour la première fois Alien, sans réellement pouvoir en apprécier les images vu le réglage déjà très sombre de ma vieille télé. Mais pour Blade Runner je n’ai aucun souvenir précis de ma première séance. Est-ce que nous avions su qu’il fallait avoir vu ce film et sommes-nous allés le louer dans un vidéoclub ? Aucune idée, aucun souvenir.

Je me souviens paradoxalement de ce qu’y m’en est resté du film, le monologue de fin du réplicant joué par Rutger Hauer, la scène où Harrison Ford tir sur Zhora la réplicante qui meurt en traversant les vitrines, la nourriture asiatique, les publicités pour Coca Cola, la fumée des cigarettes et la beauté intemporelle de Rachel ainsi que le traveling d’ouverture sur cette ville du futur. Je me souviens aussi qu’après avoir vu ce film, nous interprétions des Blade Runner dans le jeu de rôle d’ambiance cyber futuriste que nous avions créés, preuve que si je ne me rappelle pas de comment j’ai découvert le film je me rappelle qu’il m’a marqué. Ce film est facilement entré dans mon imaginaire et il y a implanté un goût pour ces futurs interlopes. J’ai revu Blade Runner plusieurs fois au fil de ma vie, c’est un des rares films que j’avais acheté en VHS, ensuite il m’a suivi en DVD, bientôt je le prendrais en Blu-ray et je l’espère un jour en Laser Disc mais ça c’est purement pour la collection. Je crois que ce qui nous avait le plus marqué à l’époque c’est la dimension métaphysique que questionne le film. Nous aimions nous prendre au sérieux et discuter des heures en disséquant des théories et ce film s’y prêtait parfaitement. Bien sûr l’idée de jouer Blade Runner nous plaisait aussi, parce que c’était porteur d’action et de futur, mais ce qui nous imprégnait le plus c’est malgré tous les questionnements sur la nature de ce qui rend humain, sur la mémoire, la conscience, l’intelligence artificielle.

Dans ma chronologie personnelle des médias j’ai d’abord vu le film Blade Runner, puis j’ai joué à des jeux de rôle d’inspiration cyberpunk dans lesquels nous créions l’archétype du Blade Runner pour pouvoir les interpréter. Ensuite j’ai vu d’autres films dans l’esprit de Blade Runner puis j’ai lu le roman original de Philip K. Dick et j’ai redécouverts Blade Runner avec un nouveau regard puis j’ai lu l’œuvre de K. Dick et plus tard j’ai joué à des jeux vidéo que l’on pourrait voir comme des héritiers de cet imaginaire, puis j’ai lu enfin William Gibson. Ce que je veux dire c’est que dans ma chronologie intime des médias d’anticipation cyber électro techno métaphysico punk Blade Runner le film est l’œuvre originelle autour de laquelle s’est ensuite construit mon imaginaire, ça en est la clef de voute. Je n’ai pas une culture savante sur le sujet, mais il me tient à cœur. Et pourtant j’ai mis du temps à percevoir ce qui me touchait le plus dans ce film, à savoir le futur. Plus précisément la représentation esthétique de ce futur.

Il y a quelques jours avant d’aller voir Blade Runner 2049 j’ai montré le premier opus à ma compagne qui ne l’avait jamais vu. C’était une séance de découverte et de mise à niveau. Plus je regarde ce film et plus j’en connais l’histoire. Plus j’en connais l’histoire et plus je me détache de la narration lorsque je regarde le film. Plus je prends mes distances d’avec la narration et plus j’entre dans le film de manière empathique, instinctive et atmosphérique. Plus je me sens en phase avec l’atmosphère du film plus je me sens proche de ce que j’aime dans le film, son esthétique qui réussit le tour de force remarquable de ne pas vieillir. Bien sûr ceci est une impression subjective. Si on fait exception de quelques écrans cathodiques qui sont des reliques d’un passé disparu et désuet, tout le reste de ce qui constitue les décors et l’esthétique du film construit la vision d’un futur dystopique qui ne vieilli pas au sens où il n’apparait toujours pas comme démodé. Blade Runner est le mètre étalon du genre. Le soin avec lequel il a construit l’image de ce futur, d’une richesse et d’une justesse miraculeuse a posé les canons d’un genre que jusqu’à présent aucunes autres œuvres est parvenu à dépasser. Peut-être parce que dans ce film cette ville, ville futuriste, cette ville d’un futur noir, cybernétique et dystopique est filmée comme un personnage à part entière. Dans quasiment tous les plans la ville est présente, discrète ou extravagante, elle nimbe les bas-fonds de sa présence sombre et humide déchirée par les lumières artificielles des néons, elle couvre les hauteurs élitistes d’une chaleur presque ascétique. Partout elle est là, toujours elle est là.

D’autres films sauront créer des décors aux intérêts visuels et esthétiques évidant quand il s’agira de représenter ce genre de ville, mais trop souvent la prouesse visuelle sonnera comme une coquille vide, un décor creux aussi réussi que déconnecté de la trame narrative et atmosphérique. Dans Blade Runner la ville fait corps. Et puis qu’importe le pourquoi et le comment, la vérité c’est que j’aime cette ville là et que j’aime ces personnages. Mon imaginaire toujours y revient, pour s’y ressourcer ou pour s’y cacher. Un de mes tous premier personnage d'écriture c'était une jeune femme échappée d'une usine de production de robot et qui jouait avec une blessure faite au bras pour que la cicatrice ne se referme jamais et ainsi continuer de sentir vivante. Ce personnage là il n'y a que récemment en relisant ce que j'avais écrit que j'ai réalisé qu'elle m'était inspirée de Pris et du roman de K. Dick. Cela faisait un moment que je n’avais pas revu le film et j’avais presque oublié la puissance du grain de l’image. Ce grain de la pellicule qui est à opposer aux images lisses des effets spéciaux de synthèses qui perdent en humanité ce qu’ils gagnent en prouesses esthétiques. Je ne sais pas comment la granulométrie d’une pellicule agit sur les grilles de lecture des générations qui grandissent dans le règne du numérique mais sur moi ce grain agit comme un vecteur de vérité et de réalisme. Lorsque je perçois ce grain là j’éprouve la sensation qu’il n’y avait pas d’intermédiaire entre la caméra et l’objet filmé et cela renforce mon immersion. Définitivement j’aime ce film et maintenant que je viens de le revoir je suis tout à la fois inquiet et impatient à l’idée de voir Blade Runner 2049.

Avec le passage du temps toutes les images de Blade Runner deviennent icôniques du genre
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Carrie Fisher fait une toute petite apparition dans Blade Runner

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La beauté plastique des décors de Blade Runner vient peut-être du fait que ces décors possèdent une existence physique réelle. C'est rare que j'aime voir l'envers des scènes des films parce que ça casse souvent quelque chose dans la magie mais pour Blade Runner je trouve que ça la renforce.
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